Suite à diverses alertes dans le monde sportif relatives à la prise en charge de la commotion cérébrale, la Commission médicale nationale s’est emparée de ce sujet. Objectif: permettre aux épreuves cyclistes FFC de mieux prendre en charge les commotions cérébrales.
Par le Docteur Hubert BEAUBOIS, Médecin Fédéral Régional
Considérant tous les particularismes de la pratique cycliste (notamment pour celle se déroulant hors stade), la Commission médicale nationale a proposé au Bureau exécutif un protocole de prise en charge des commotions cérébrales, qui a été testé sur certains comités afin d’en évaluer la pertinence avant la généralisation d’un dispositif sur l’ensemble du territoire.
C’est ainsi que le Bureau a décidé en 2019 :
La commotion cérébrale provoque une perturbation brève des fonctions cérébrales régressant spontanément; elle revêt un grand nombre de symptômes.
Elle est à suspecter lors de toute chute, évènement fréquent sur les épreuves cyclistes.
La perte de connaissance et le KO ne sont présents que dans moins de 10% des cas et les situations d’urgence telles que traumatisme cranio-facial, cranio-vertébral, perte de connaissance prolongée, coma ne seront pas traités dans ce chapitre car elles justifient une procédure spécifique de brancardage et d’évacuation immédiate sur centre hospitalier.
La commotion cérébrale est provoquée par un choc du cerveau contre le crâne à l’occasion d’un coup porté directement ou indirectement à la tête par chute ou collision du coureur, mais aussi par un mouvement de retournement brutal de la tête.
Le port du casque a considérablement diminué la gravité des traumatismes crâniens, mais n’empêche pas la commotion cérébrale.
Les enfants et adolescents sont les plus à risque, ainsi que les féminines; ils mettent plus de temps à récupérer, ont plus de problèmes significatifs de mémoire, de perturbations mentales et sont les plus susceptibles de complications neurologiques.
La Fédération Internationale de Rugby a pris en considération depuis plusieurs années la gravité de la commotion cérébrale et établi un protocole très précis et très strict de prise en charge immédiate et retardée à l’intention des joueurs, dirigeants, arbitres et personnels de santé tenant compte des conditions de pratique qui ont lieu dans un stade.
Notre fédération a réfléchi à valider une conduite à tenir, sachant que contrairement au rugby où l’arbitre arrête la partie et laisse le temps aux soignants de mettre en place le dispositif de prise en charge approprié, en cyclisme, la course continue et les premiers intervenants sur le coureur (signaleur, motard, arbitre, dispositif de secours) devront prendre une décision rapide pour ne pas laisser la course continuer sans sa surveillance médicale, le plus souvent limitée à un médecin et un véhicule de premiers secours labellisé.
Les premiers indices peuvent être relevés par les premiers témoins de la chute : signaleurs, motards, arbitres, puis médecin et service de secours.
Si le coureur présente un des indices visibles suivants, le diagnostic de commotion cérébrale est avéré.
Attention : Ces symptômes sont le plus souvent passagers et peuvent disparaître rapidement en quelques minutes.
Ce document 1 peut être imprimé par l’organisateur et remis aux différents intervenants : le premier témoin ayant coché une ou plusieurs cases le remettra au service de secours dès que celui-ci sera sur place.
3 documents différents sont remis (en quantité suffisante) par l’organisateur, au départ de la course au médecin ou au service de secours qui pourront ainsi appliquer des directives simples :
Elle reprend les indices et symptômes amenant à la suspicion de diagnostic de commotion cérébrale, les éléments de surveillance et la décision prise en fin d’épreuve ;
Remise au coureur en fin d’épreuve
Remise au coureur en fin d’épreuve.
Recommandations relatives à l’information initiale et aux consignes de surveillance des premières 48 h suivant une commotion cérébrale
Vous ne devez jamais être laissé (e) seul (e), même si vous vous sentez bien. Il est souhaitable que vous ne dormiez pas seul (e) la première nuit.
Chaque étape dure 24 h minimum en l’absence d’apparition de symptôme (et de tout traitement pouvant masquer ce symptôme) chez un majeur. Pour un < 18 ans, la durée de chaque étape sera de 48 h minimum. En cas d’apparition de symptôme en cours d’étape, le coureur doit revenir au niveau précédent et ne reprendre le protocole qu’après une période minimale de 24 h sans symptôme (48 h pour un < 18 ans).
Pour un majeur, il est préconisé que la reprise de compétition après repos et protocole de reprise sans particularités ne se fasse donc qu’au moins deux semaines après la date de la commotion. Pour les enfants et adolescents (jusqu’à 18 ans) une période de repos complet de 14 jours minimum doit être idéalement respectée avant d’attaquer le protocole et la reprise de la compétition ne se fera qu’au moins quatre semaines après la date de la commotion.
Tout événement inhabituel (récupération prolongée, deuxième commotion dans les 12 mois suivant la première) pourra justifier une consultation chez un neurologue référent avant d’avoir l’aval pour une reprise de la compétition.
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