Le boom du vélo: la solution pour tous

Le boom du vélo: la solution pour tous
Le boom du vélo: la solution pour tous

Depuis quelques années, les vélos fleurissent de plus en plus sur les bords de route à travers la France entière. Au quotidien, les Français sortent de chez eux à vélo, du lundi au vendredi pour aller travailler, et le week-end pour leur activité sportive. Le paysage urbain est le plus impacté par cette explosion, qui répond à deux sujets très importants dans notre société : notre santé et celle de la planète.

 Par Anne Odru avec Virgile Caillet, Délégué Général de l’Union Sport & Cycle

Une évolution logique

Aujourd’hui plus que jamais, le thème de la santé est au cœur de toutes les attentions. Notre santé à nous bien sûr, mais également celle de la planète qui inquiète de plus en plus. Les plus responsables d’entre nous ont décidé d’agir dans ce sens en optant pour une solution simple et intelligente : pédaler.

« Depuis quelques années on sent venir cette dimension cyclable », explique Virgile Caillet. « Tout d’abord il y a eu la motivation de prendre soin de l’environnement, puis celle de s’occuper de son capital santé. L’arrivée du VAE a permis de rassembler toutes ces motivations pour une mobilité plus active. »

C’est comme un retour aux sources, lorsque, à l’époque de nos grands-parents, la voiture n’était pas forcément au centre des déplacements et les transports encore peu disponibles en dehors de Paris. Le vélo a toujours été la solution, il a fallu la remettre au goût du jour et nous sommes encore un peu en retard en France comparé aux Pays-Bas ou à la Scandinavie.

Comme le soutient Virgile Caillet, pour rattraper ce retard, il a fallu “proposer des mesures incitatives à l’achat et des infrastructures adaptées dans les grandes villes. Ainsi est né un plan national de développement du vélo sur cinq ans, partagé par une majeure partie de la classe politique qui a ouvert les yeux sur le sujet. D’ailleurs, certains évènements sociaux ont accéléré cet élan, comme les manifestations des Gilets jaunes et les grèves qui ont fait basculer de plus en plus de gens vers la pratique du vélo“.

La meilleure réponse à une actualité tourmentée

« Avec la crise sanitaire, nous avons amélioré la conscience cyclable des Français en trois mois alors qu’il aurait sans doute fallu attendre cinq ans ! » Le bilan de Virgile Caillet montre bien que le vélo est la meilleure solution à la période compliquée que nous traversons, aussi bien sanitaire qu’environnementale. « Il y a une nouvelle perception du cyclisme, aujourd’hui un cadre qui vient au bureau à vélo, c’est la classe ! Après le tennis et le golf, le vélo touche une certaine partie de la société qui n’était pas forcément adepte auparavant, certains patrons du CAC 40 s’y sont mis ! On peut même dire que plus de parents pratiquent le vélo. »

Afin de surfer sur cette belle vague, il faut encore améliorer les infrastructures et faire avancer les politiques des grandes villes. « C’est un sujet rentable, intergénérationnel, qui permet de fluidifier le trafic et réduire la pollution », arguments de taille d’après Virgile Caillet. Aujourd’hui le vélo est même un geste barrière face aux transports en commun. « La prochaine étape est de développer plus de mesures incitatives afin de poursuivre cette avancée et l’ancrer dans les mentalités. Un nouveau phénomène d’accélération pourrait apparaître au printemps prochain. »


MICHEL CALLOT, PRÉSIDENT DE LA FFC

« NOUS DEVONS ÊTRE ACTEURS ! »

Comment expliquez-vous le succès grandissant du vélo ?

C’est le résultat d’une conjonction de phénomènes. Tout d’abord il y a eu la prise de conscience concernant la santé de la planète. La plupart des gens ont ainsi souhaité devenir plus responsables en répondant à la question : « comment agir ? »

C’est ainsi que le sujet des transports est devenu une priorité en termes de gestion de la pollution. Le vélo est la meilleure réponse car il est à la fois très pratique et permet de désaturer le trafic en ville. Grâce à cette prise de conscience, les villes ont décliné des politiques d’aménagement du territoire pour faciliter l’accès au vélo.

Ensuite il y a le sujet de la santé et du bien-être de chacun. Faire du vélo, pédaler vaut mieux que de rester assis coincé dans les embouteillages ou dans les transports en commun. Le vélo répond donc à tous ces enjeux. De plus, le VAE permet à tous de se déplacer aisément et d’allonger les distances quotidiennes.

Comment la FFC répond-elle à cette demande grandissante ?

Il est encore trop tôt pour récupérer les fruits de cette évolution sur le plan sportif. La culture du vélo est bel et bien grandissante et retrouve l’engouement de l’époque où tout le monde se déplaçait à bicyclette. Il en découlera forcément un impact positif et nous agissons dès maintenant dans notre communication afin d’accompagner ce mouvement. Nous avons les compétences pour être un acteur économique en offrant par exemple un service mobilité aux collectivités et aux entreprises.

2020 est-elle une année charnière ?

C’est une année révélatrice à travers la crise terrible que nous subissons. Nous le voyons à travers la prise de conscience des politiques qui s’est accélérée afin que le vélo devienne beaucoup plus présent en 2020. La question du bien-être et de la santé y a largement contribué. Il y aura un avant et un après 2020 avec dans le monde du vélo un héritage plutôt positif de la crise. Nous faisons un bond en avant grâce à la conscience écologique et à la santé.

Triathlète aventurière - Journaliste du sport et sportive - Formation scientifique en sciences de la nature et de la vie - Rédactrice en chef adjointe