Skier comporte des risques en relation avec le milieu changeant, le matériel et la pratique saisonnière. Malgré le soin que l’on peut apporter lors de la préparation, que l’on soit néophyte ou professionnel, des accidents surviennent régulièrement. Se reposer sur des professionnels pour traiter les différentes pathologies et reprendre en toute sécurité est indispensable. Comprendre les pathologies, leurs mécanismes et les moyens de traitement permet de mieux se préparer et s’orienter.
Par Bernard BONTHOUX, Kiné Fédéral et Ostéopathe – Fédération Française de Ski
Avant de traiter des blessures en ski, de leur prévention et des interventions du kiné ou de l’ostéo, il est important de préciser que l’utilisation de matériel adapté à sa pratique et son niveau sera un préliminaire indispensable. Pour cela, il faut se rapprocher des professionnels loueurs ou moniteurs. N’oubliez pas que la fréquence des traumatismes varie en fonction du moment de la journée avec 2 pics : l’un en début de journée par manque d’échauffement ou en raison de la qualité de la neige (dure) et l’un en fin d’après-midi avec la fatigue accumulée et la dégradation de la neige ainsi que les différences importantes entre les zones ensoleillées et celles à l’ombre.
UNE ÉTUDE SOUS LE PIED
Type de pathologie : les douleurs du rachis exposent plus particulièrement les jeunes en phase de croissance. Elles se situent le plus souvent au niveau de la charnière dorso-lombaire par excès de contrainte (mauvaise préparation, matériel non adapté, surcharge d’entraînement, etc.). On retrouve des lombalgies d’origine discale, des algies radiculaires ou des pathologies traumatiques ;
Prévention : prévenir de tels risques passe obligatoirement par un bilan ostéopathique et kinésithérapique (voir article 1) afin de détecter un défaut de posture, une musculature excessive ou des raideurs des chaînes musculaires postérieures. Le problème de surcharge se situe préférentiellement au niveau de la zone transitionnelle entre une partie mobile (dorsale) et une partie « non mobile » en rotation (selon Maigne) ;
Traitement : l’association de plusieurs techniques sont à conseiller :
Type de pathologie : les pathologies des membres supérieurs se situent surtout au niveau de l’épaule (scapulo-humérale) ou du complexe mains-poignet. La principale pathologie, après l’entorse du genou, est l’entorse du pouce. Conséquence d’une chute mains ouvertes, pouce en abduction et légère opposition. Concernant l’épaule, les lésions de la coiffe des rotateurs (24 %) et les luxations gléno-humérales antérieures (22 %) ou acromio-claviculaires (20 %) surviennent préférentiellement chez les snowboardeurs ou les débutants ;
Prévention : pour l’entorse du pouce, aucune prévention active n’est possible ; on peut toutefois modifier la prise du bâton et privilégier une prise en joystick.
Pour les traumatismes de l’épaule, un renforcement des muscles stabilisateurs de l’épaule, et plus particulièrement des rotateurs, devra s’effectuer grâce aux élastiques, swiss ball ou autres accessoires ;
Traitement : l’entorse du pouce simple ou la fracture non déplacée (laxité inférieure à 35 °) se traitera orthopédiquement par la mise en place d’un gantelet. Dans un second temps, le kiné mobilisera votre articulation et vous demandera des exercices guidés afin d’éviter les adhérences entre l’aponévrose et le ligament lésé. Dans le cas d’entorse grave, l’option chirurgicale sera privilégiée. Souvent, sur ce type de lésion, les pièces osseuses, ligamentaires et musculaires sus-jacentes subissent des lésions sous forme de blocage (pour les articulations), sous forme de distension (ligamentaires) ou musculaire (contractures, tensions). L’ostéopathe vérifiera, par exemple, l’ascension du cubitus, ou de la scapulo-humérale, les tensions des muscles extenseurs du poignet ou du pouce.
Pour l’épaule, qui est une articulation très complexe car maintenue uniquement par le système musculo-squelettique, les lésions de type 1 ou 2 seront traitées par immobilisation et prise en charge kinésithérapique précoce. Les axes de travail du kiné seront de maintenir la mobilité et renforcer les muscles péri-articulaires. L’ostéopathe vous permettra de retrouver un équilibre musculaire et une mobilité articulaire sur les segments annexes comme les cervicales.
Dans tous les cas, l’autorééducation avec des exercices proposés par votre kiné accélérera le retour au ski.
Les blessures du membre inférieur correspondent pour plus de 50 % à des accidents de ski, et se répartissent sur le genou pour 38 %, et le reste au niveau de la cheville ou des autres articulations.
Type de pathologie : les ruptures des ligaments du genou (principalement le ligament croisé antérieur mais aussi le croisé postérieur ou les ligaments latéraux) sont regroupées sous la bannière d’entorses du genou. Ne cherchez pas des chutes importantes ; parfois, une simple flexion complète en attendant le télésiège ou une rotation perturbée déclenche ces ruptures. Le skieur ressent un craquement puis une sensation de genou qui lâche avec un œdème apparaissent rapidement.
Prévention : elle se fait en amont de la saison mais aussi chaque matin de ski en commençant par des exercices sur le télésiège puis des virages simples sur piste facile ;
Traitement : dans le traitement d’une entorse de genou, de cheville (hormis si l’on doit passer directement par la chirurgie), la prise en charge doit être immédiate par le kiné (sur prescription médicale) afin de limiter l’œdème et faire baisser la douleur induite. Il utilisera plusieurs méthodes comme le drainage, la mobilisation douce et pourra s’aider du laser, des appareils de compression, des bandes de tape, etc.
Dans les phases suivantes, il vous guidera sur des exercices pour gagner de la mobilité, de la force et de la proprioception afin de retrouver une articulation parfaitement opérationnelle. Il peut là aussi s’appuyer sur l’électrostimulation (de type Compex) et toute une panoplie d’accessoires : trampolines, plateaux de force… Enfin, la phase appelée « réathlétisation » pourra se faire chez le kiné ou un préparateur physique, elle vous permettra de reprendre le ski dans des conditions de sécurité maximale.
Avant la reprise sur neige, n’oubliez pas une petite visite chez l’ostéopathe car les blessures de ce type entraînent presque tout le temps des compensations qu’il est bon de corriger. Ces dernières se situent surtout sur les chaînes montantes à savoir la hanche, le bassin et tout le rachis.
On les retrouve principalement lors de la pratique du ski de fond. Elles concernent pour une grande majorité les membres inférieurs ou les paravertébraux au niveau du rachis lombaire (sur un « pas de recul » en style classique). Mais de plus en plus apparaissent des pathologies inflammatoires (tendinopathie d’Achille, patellaire, du coude) lors de la préparation estivale, même pour les skieurs amateurs.
Que faire dès les premiers symptômes ? Consulter un médecin pour poser le diagnostic puis se diriger chez l’ostéopathe afin de revoir l’équilibre général du corps, puis chez le kiné afin de traiter l’inflammation et construire une reprise progressive. En fonction de la zone, une visite chez un podologue vous permettra de maintenir un schéma corporel équilibré et d’éviter les récidives.
Le port du casque a-t-il modifié la pratique du skieur ? Sûrement, mais cela n’explique pas l’augmentation des commotions cérébrales (plus de 4 % des accidents sur piste) lors des collisions. Les pistes dont la qualité ne cesse de s’améliorer sont propices à la vitesse.
La commotion est provoquée par des mouvements de décélération projetant le cerveau contre la paroi osseuse. Elle peut entraîner de multiples problèmes comme des vertiges, des troubles de l’équilibre… qui doivent être diagnostiqués. Ces symptômes demandent du repos complet (au moins 48 h). La reprise se fera graduellement en restant sous le seuil de fatigue. Si les symptômes persistent, une rééducation spécifique de thérapie visuelle, cognitive et vestibulaire sera engagée. L’ostéopathe pourra intervenir, sous contrôle du médecin, pour vérifier la zone cervicale.
Il se développe de plus en plus ; suivant les directives ministérielles, le label Sport-Santé s’articule autour de 4 axes :
Suivant cet axe, la Fédération Française de Ski travaille depuis plus de 10 ans pour offrir aux pratiquants des activités adaptées en relation avec leurs pathologies (principalement cancer, diabète, pathologies cardio-vasculaires) en ALD (affection de longue durée). Ces activités sont encadrées par des professionnels formés, les coachs Ski- Forme.
Sur prescription médicale, souvent à la suite de la prise en charge kinésithérapique, vous pourrez accéder à ces activités physiques dirigées.
La prise en charge des pathologies du skieur par des thérapeutes (kinésithérapeutes ou ostéopathes) est une combinaison de techniques propres à chacune des professions mais complémentaires. Se rééduquer puis se réadapter après un traumatisme passe obligatoirement par un avis médical qui vous orientera sur les choix thérapeutiques. Une chose est sûre : ne négligez pas les conseils que vous prodiguent ces professionnels. Dans tous les cas, pratiquer un sport et en particulier le ski vous permettra de vous maintenir en forme.
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