Rémi Camus – Profession: sportif aventurier

Rémi Camus: un sportif aventurier
Rémi Camus: un sportif aventurier

Rémi Camus n’est pas un sportif comme les autres. Du jour au lendemain, alors qu’il n’a que 26 ans, Rémi quitte son métier de maître d’hôtel après être passé par un restaurant classé une étoile au guide Michelin. Mais sa tête est ailleurs et son corps l’emmène vers de nouvelles aventures : il se lance pour traverser l’Australie à pieds (5 400 km), puis de descendre le Mékong à la nage en hydrospeed (4 400 km) ou encore fait le tour de France à la nage (2 650 km). Aujourd’hui, il continue de vouloir explorer le monde avec ses propres moyens, tout en sensibilisant les populations à l’état des eaux sur la planète.

Doc du Sport: Comment êtes-vous passé de maître d’hôtel à sportif aventurier de l’extrême ?

Rémi Camus: Quand j’exerçais dans la restauration, je travaillais environ 90 heures par semaines, ce qui ne me laissait le temps de rien. Et puis j’ai décidé de faire une pause et de voyager en Nouvelle-Zélande. C’est d’ailleurs là-bas que j’ai appris à nager, courir, faire du vélo…

À mon retour, j’ai eu l’idée de traverser un pays en courant, je me suis alors lancé en commençant par m’entraîner tout en continuant d’exercer mon métier. J’ai mis huit mois à me préparer pour l’Australie, à courir d’abord de 5 à 8 km par jour, puis en passant à 20 km tous les matins avant d’aller travailler. Mon objectif était d’atteindre les 40 km par jour.

Qu’est ce qui était le plus difficile à gérer ?

Rémi Camus: La gestion du temps, l’organisation entre le travail et les entraînements. Je me suis préparé seul, ce n’était vraiment pas évident de garder le rythme. Je maintenais tout de même deux jours de repos par semaine pour préparer mon projet en cherchant des partenaires. Les gens trouvaient ça étrange. Pour moi, ce rythme est devenu une habitude et je suis devenu addict au sport. Et puis j’ai eu la chance de ne jamais souffrir de blessure.

Une fois mes expéditions finies, le plus difficile à gérer était la récupération. Physiquement ça allait vite et bien, en revanche, mentalement c’était très rude. Se remettre à la vie normale en France était un choc assez violent à chaque fois, même si j’avais la chance de pouvoir décompresser un peu sur place en donnant des conférences avant de rentrer.

Comment gérez-vous votre nutrition ?

Rémi Camus: Lors de ma préparation, je n’avais pas vraiment le temps de m’occuper de ma nutrition mais j’avais la chance de pouvoir bien manger au restaurant. Sur mes longs périples, je n’arrivais pas à suivre un rythme régulier pour m’alimenter, je mangeais quand je pouvais et quand je trouvais quelque chose à me mettre sous la dent (poisson, criquets…). Pendant le tour de France à la nage, je brûlais beaucoup de calories et je prenais des substituts de repas en poudre pour compenser au maximum. Il y a la nourriture du ventre, que je prenais, et la nourriture mentale qui m’a beaucoup manqué : le goût, les odeurs, la convivialité… En autonomie complète, on n’a pas le choix de toute façon !

Quels sont vos objectifs aujourd’hui ?

Rémi Camus: Depuis trois ans je travaille avec Cyril, mon coach sportif ce qui me facilite beaucoup les choses. J’ai même signé un partenariat avec la marque de nutrition sportive Punch Power. J’ai une nouvelle idée d’aventure, que je peux donc envisager plus simplement grâce à cet accompagnement. Je continue de faire du sport tous les jours et avec Cyril je bénéficie d’une préparation plus spécifique en fonction de mes objectifs, on adapte également mon alimentation. Je ne vise pas de chrono dans mes aventures, mais simplement de rentrer vivant en essayant de me mettre le moins en danger possible…

Triathlète aventurière - Journaliste du sport et sportive - Formation scientifique en sciences de la nature et de la vie - Rédactrice en chef adjointe