Et si le triathlon vous était prescrit par votre médecin ?… Grâce au sport sur ordonnance, voici une idée à mettre
en pratique ! Car le triathlon se révèle très bon pour se remettre d’une pathologie cardiaque, comme le soutient l’association Cardiac des Monts. Ainsi, en vous entraînant correctement en fonction de vos besoins et de votre état de forme, vous pourrez réaliser des défis sans manquer d’ambition. C’est en tout cas le challenge de Laurent Dubost (fondateur de l’association), Hubert Crespel (kinésithérapeute du sport et ostéopathe), Bernard Hinault (5 fois vainqueur du Tour de France), du professeur François Carré (cardiologue et physiologiste du sport) et de Charles-Yves Collet (agrégé d’EPS, directeur de STAPS à Saint-Brieuc et président du club Dinan Triathlon). Leur objectif : s’aider d’une préparation de triathlète pour traverser la baie du Mont-Saint-Michel ou encore franchir le mont Ventoux à vélo.
« Il faut commencer par démythifier ce sport qui n’est pas fait que pour les pratiques extrêmes mais qui peut également se pratiquer en loisir, pour tous les âges, et à tous les niveaux. » Les premiers mots de Charles-Yves Collet se veulent très rassurants pour aborder le sujet. En tant que dirigeant de club, il tient à communiquer sur la partie « sport-santé » que propose le triathlon depuis plusieurs années grâce à l’initiative de la Fédération Française de Triathlon.
Principaux arguments : « La natation et le vélo sont deux disciplines portées qui permettent d’éviter les chocs et donc de s’entraîner toute l’année sans trop user son corps, voire de continuer à s’entraîner en se privant de la course à pied en cas de blessure. » C’est donc la meilleure façon de maintenir une activité physique et donc de continuer à solliciter ses muscles de manière complète et ludique en combinant les disciplines. C’est le meilleur moyen pour ce directeur de STAPS de parvenir à « se donner un défi à la hauteur de ses ambitions, allant du format très court à l’Ironman pour les plus expérimentés ».
Un avis partagé par le professeur François Carré, grand défenseur du sport pour les malades, qui affirme que « la pratique doit être adaptée à chacun en fonction des pathologies. C’est la façon dont on se prépare qui compte, une démarche que l’on retrouve dans le « triathlon santé » proposé par la FFTRI. Cette pratique permet d’ouvrir aux malades trois sports différents sans restriction ».
Le grand champion de cyclisme Bernard Hinault, lui aussi, soutient le triathlon, qui n’apporte que des bénéfices aux malades : « Il ne faut pas être contre. Il faut même accepter le VAE pour aider ceux qui le souhaitent. C’est en ouvrant à une pratique plaisir et loisir sans la compétition que la FFTRI a tout à gagner, comme elle l’a déjà très bien compris. »
Comme le souligne le professeur Carré : « Il n’y a pas beaucoup de traumatismes chez les triathlètes. Une discipline est profitable aux deux autres, ce qui est très bon pour ménager ses articulations. Mais attention, il y a bien évidemment des limites à respecter ! Le sport fait parler le corps, il faut savoir se surveiller pour analyser et accepter ses limites. Tout cela se traduit par une pratique intelligente où chacun doit respecter les signaux envoyés par le corps et le cœur. »
La préparation est également primordiale pour Hubert Crespel : « Adapter sa préparation musculaire pour la mécanique de ce sport est très important. »
Pour Charles-Yves Collet, « les bénéfices d’une discipline peuvent se transférer sur une autre, même si les sollicitations musculaires ne sont pas exactement les mêmes car elles restent complémentaires. Tout cela est forcément bon pour le cardio quoi qu’il arrive. Les triathlètes sont sensibles à l’effort de longue durée en basse intensité (endurance). Les défis s’allongent à force d’y prendre goût et de gagner de l’expérience ».
Le professeur Carré précise : « Je propose la pratique du triathlon à mes patients qui ne savent pas dans quel sport se lancer. Ainsi, ils peuvent s’essayer à trois séances différentes par semaine, ce qui est très bon pour la santé tout en variant les plaisirs. De plus, ils peuvent se motiver à pratiquer en famille de façon très simple et découvrir des ambiances différentes en fonction de la discipline. »
Pour Bernard Hinault, qui a plus l’habitude de passer du temps à vélo, « les bienfaits du triathlon se font très vite ressentir lorsque l’on roule. La natation permet à la cage thoracique de s’ouvrir et la course à pied m’a beaucoup aidé pour travailler tout en me sortant de ma routine à pédaler. Je pense qu’il est important de proposer les trois disciplines à tous les pratiquants d’activité physique afin de les distraire. De plus, cette combinaison est très bonne pour l’harmonie du corps ».
« Il n’existe pas de meilleur sport qu’un autre », d’après le professeur Carré, qui soutient les trois disciplines sans préférence. « Le cardio est au cœur du triathlon, le renforcement musculaire est également très efficace, tous les muscles travaillent, c’est donc une valeur sûre pour prendre soin de soi. L’activité physique pour certains malades doit être maintenue à vie et le triathlon est adapté à une pratique longue. »
« Le bien-être psychologique est indispensable pour les malades. » Charles-Yves Collet est persuadé que pratiquer en groupe permet de se sentir mieux dans sa tête et dans ses baskets. « Il vaut mieux être entouré pour bien se préparer et bénéficier de meilleurs conseils. Les clubs sont de plus en plus attentifs à cet aspect et s’ouvrent donc plus facilement à la pratique loisirs. »
Bernard Hinault rappelle que, « en cas de blessure, on pratique le sport qui permet de mieux récupérer sans s’arrêter complètement et donc ne pas perdre de muscle ou prendre de poids, ce qui est également très important pour le moral ».
« Si on arrive à pratiquer le triathlon tout en se faisant plaisir, alors on a tout gagné », confirme Hubert Crespel. Il ajoute qu’il « faut que la préparation soit adaptée en suivant une méthodologie axée sur le plaisir ».
Au professeur Carré de conclure : « Désir et plaisir sont deux notions essentielles pour nos patients, il ne faut en aucun cas que leur activité physique soit une corvée. »
L’association Cardiac des Monts se positionne résolument dans le domaine de la « santé publique », dans un contexte sociétal où la sédentarité « galopante » est un des facteurs les plus délétères pour la santé.
Notre civilisation et son mode de vie ont tendance à générer des pathologies dont les conséquences impactent le bien-être de la société et la santé d’un trop grand nombre d’individus. Ainsi, la pratique de « l’activité physique et sportive adaptée et protocolisée » n’est plus à démontrer comme étant un des facteurs préventifs et de reconditionnement, face à des maladies comme : les pathologies cardio-vasculaires (acquises ou non), cardio-respiratoires et leurs corollaires que sont le diabète, les troubles métaboliques, alimentaires et oncologiques.
Notre philosophie et notre ambition sont de promouvoir l’activité sportive raisonnée et l’éducation thérapeutique adaptées aux pathologies cardio-vasculaires pour un public sensibilisé, le plus large possible, autant dans la prévention que dans la réadaptation. La pratique du cyclisme et du VAE en particulier et du sport adapté (mais non exclusif) est notre outil privilégié.
L’action de Cardiac des Monts est validée par un collège médico-sportif emblématique.
Toutes les informations à retrouver sur : cardiacventoux.com
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