Pascal Pich: “J’ai besoin de me fixer des objectifs de dingos!”

Pascal Pich
Pascal Pich

Pascal Pich a commencé par découvrir le triathlon, puis sa curiosité et son attrait pour le défi l’ont poussé à aller toujours plus loin… Le voici désormais embarqué dans l’ultra-triathlon (38 kilomètres à la nage, 1 800 kilomètres à vélo, 423 kilomètres de course à pied), discipline extrême où il est champion du monde de déca-Ironman et détient également le record du monde. Ce réserviste de la Légion étrangère ne sait pas s’arrêter et n’a pas fini de se lancer de nouveaux défis toujours plus « dingos » du haut de ses 56 ans.

Doc du Sport: Pascal Pich, comment devient-on ultra-triathlète ?

Pascal Pich: J’ai commencé par le triathlon traditionnel, puis j’ai voulu allonger les distances alors que je me sentais de mieux en mieux dans cette discipline. Plus tard, je suis tombé sur un article traitant du record du monde d’ultra-triathlon, ça m’a intrigué et je me suis dit : « Pourquoi pas moi ? ». Je me suis lancé, je suis devenu mordu et ne peux plus m’arrêter de vouloir en faire plus. C’est pourquoi j’ai voulu courir pour le Téléthon pendant 30 heures, c’est ainsi que j’ai battu le record du monde. Depuis, je ne cesse d’allonger les distances, je teste mes limites physiques et mentales en évoluant par paliers.

Doc du Sport: Quel est votre rythme d’entraînement ?

Pascal Pich natation

Pascal Pich: Avec le temps, le corps prend des habitudes et avec l’expérience on a moins besoin de s’entraîner. Il faut bien évidemment toujours s’entretenir mais je peux tourner à 2 heures de sport par jour sur 6 jours, ça suffit à garder un minimum de préparation. Lorsque j’étais en pleine progression, je pouvais m’entraîner jusqu’à
35 heures par semaine, voire plus… Quand on fait de l’endurance de ce type, il faut passer des heures sur chaque discipline, c’est ce qui prend le plus de temps. Il faut aussi s’habituer à moins dormir. Avant une échéance, je vais donc faire une nuit blanche par semaine en enchaînant par une grosse séance pour travailler la remis en activité malgré la fatigue.

Doc du Sport: Quel est votre défi réalisé le plus fou ?

Pascal Pich: Mes 13 Ironman ! J’ai voulu faire un truc dingo que personne n’avait jamais fait… Mes 12 Ironman en 12 jours, c’était une belle aventure également, surtout en stationnaire.

Doc du Sport: Quels sont vos projets ?

Pascal Pich: Je devais courir 100 Ironman en un an l’année dernière mais j’ai dû décaler ce projet à cause du coronavirus… L’idée est de conjuguer 10 évènements sous forme de déca-Ironman avec le vélo et la course à pied en stationnaire (sur home-trainer et tapis).

En attendant de pouvoir le réaliser, je vais faire une course virtuelle à vélo sur home-trainer afin de rallier Paris à Camerone au Mexique. Un périple de 18 093 kilomètres en 24 jours, soit
750 kilomètres par jour pour fêter la bataille historique de Camerone dans la Légion.

Doc du Sport: Qu’est-ce qui vous motive à réaliser ces performances exceptionnelles ?

Pascal Pich: J’ai toujours envie d’aller plus loin, d’essayer de nouveaux défis et de tester de nouvelles choses. Par exemple, l’INSEP va faire une étude sur moi pendant que je pédale lors de ma prochaine course. Je soutiens également l’association OPPH (ondes positives pour l’hyperinsulinisme) pour laquelle je cours. J’ai besoin d’objectifs pour faire du sport, je ne sais pas m’entraîner sans cette motivation.

Doc du Sport: Vous êtes également coach en diététique ; éclairez-nous sur l’alimentation d’un champion comme vous !

Pascal Pich: Avec l’expérience, j’ai appris à tester et faire attention. Je ne mange pas de sucre sur les longues distances comme ça peut souvent être conseillé, je ne mange presque que du salé. Je ne prends pas de gel, je suis contre, en revanche je vais prendre du sucre à petite dose de temps en temps quand mon corps en a vraiment besoin. La nutrition sur des courses de plusieurs jours, ça se travaille beaucoup à l’entraînement.

Triathlète aventurière - Journaliste du sport et sportive - Formation scientifique en sciences de la nature et de la vie - Rédactrice en chef adjointe