Longtemps, la grossesse des sportives a été synonyme d’arrêt d’activité sportive, mais les connaissances physiologiques des adaptations à l’effort, les données d’études concernant les grossesses, l’accouchement, et le suivi des femmes sportives ont aidé à poser les jalons de recommandations d’une pratique sportive au cours de la grossesse.
Par Carole Maître – gynécologue au département médical de l’INSEP
L’activité physique est favorisée par une adaptation cardio-respiratoire propre à la grossesse. Cela engendre plusieurs effets positifs qui se stabilisent au 5e mois de grossesse :
Cependant, le développement abdominal de l’utérus gravide, la prise de poids, la survenue d’une hyperlaxité (liée aux hormones : la progestérone et la relaxine) à partir du 5e mois, et le risque de fragiliser le périnée, amènent à éviter les sports dits « portés » comme la course à pied ou les sports de raquettes à partir de
24 semaines.
Il y a donc une évolution de la pratique au cours des trimestres de la grossesse.
L’activité physique est recommandée au cours de toute grossesse physiologique, mais il existe des contre-indications lors des grossesses pathologiques et des règles de bonne pratique. Le suivi et l’avis médical, chaque mois, sont essentiels.
3 à 5 fois par semaine, ou mieux au quotidien
Elle atteint progressivement 30 minutes par jour chez les femmes sédentaires qui vont débuter une activité ; elle peut être de 40 à 60 minutes pour les sportives, déjà régulières.
Elle peut être appréciée par la fréquence cardiaque (FC) ou le test de la parole qui paraît plus simple en pratique.
Certains sports sont incompatibles avec la grossesse du fait des risques de chute ou de traumatisme. Il est conseillé de choisir ou garder une activité physique compatible avec la grossesse physiologique. Les sports à éviter sont de façon non exhaustive les sports collectifs, les sports de combat, certaines disciplines en athlétisme comme le lancer, les sauts (haies, hauteur, longueur), la planche à voile… La plongée sous-marine est contre-
indiquée.
Les activités sportives possible sont nombreuses, sous couvert d’une surveillance médicale mensuelle et en l’absence de symptômes, en particulier de maux de tête, vertiges, essoufflements inhabituels, contractions utérines ou douleurs, douleurs du mollet, saignement, perte de liquide qui peut entrainer l’arrêt de la séance et un avis médical.
Des activités en endurance associées à des exercices en résistance contre le poids du corps et à des exercices d’assouplissement.
D’autres activités sont possibles, si elles sont pratiquées avant la grossesse et en fonction du niveau de pratique, après avis du professionnel de santé, informé du type d’activité.
Pour toutes ces activités s’appliquent les principes de fréquence 3 à 5 fois par semaine, durée de séance inférieure à 60 minutes et intensité modérée.
À partir du 4e mois, les exercices sur le dos sont à éviter car ils peuvent gêner le retour veineux, du fait du développement de l’utérus en intra-abdominal.
Pour les sportives régulières, il est recommandé de pratiquer 5 séances par semaine avec un jour de repos par semaine et le week-end :
La poursuite d’une activité physique est-elle à risque pour le fœtus ?
Il n’y a pas de risque à continuer la pratique d’un sport en respectant les « règles de bonne pratique », le type de sport compatible , la durée et l’intensité des séances . Le risque de fausse couche n’est pas corrélé à une pratique adaptée au cours d’une grossesse physiologique. Il n’y a pas non plus de risque de retard de croissance intra-utérin ou de prématurité liée à une pratique sportive modérée.
Les bénéfices sont nombreux et bien documentés :
Ces bénéfices ont tous été observés pour une pratique d’intensité modérée maintenue pendant toute la grossesse.
Le recours à une césarienne ou à une extraction par forceps apparaît plus faible chez les femmes sportives pendant la grossesse. La durée du travail se révèle plus courte chez les sportives ayant poursuivi une activité physique en endurance.
La pratique sportive adaptée à l’état de grossesse doit être encouragée, pratique régulière, évoluant en fonction des trimestres de la grossesse, et choisie par la femme en concertation avec le professionnel de santé en respectant les règles de durée, fréquence et intensité modérée et l’objectif de plaisir, pour apporter tous les bénéfices attendus pendant cette période de la maternité.
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