Laurence KLEIN: le trail, un bon équilibre entre le corps et la nature

Laurence KLEIN le trail, un bon équilibre entre le corps et la nature
Laurence KLEIN le trail, un bon équilibre entre le corps et la nature

À 51 ans, Laurence Klein ne se lasse pas des sentiers sauvages, devenus un terrain de sport depuis plus de dix ans maintenant. Ancienne athlète de haut niveau sur piste et sur route, elle a su rester performante en changeant de discipline. Elle pratique désormais celle-ci pour le plaisir, mais toujours avec le souci de préserver son corps et la planète.

Doc du Sport: Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans le trail ?

Laurence Klein: J’ai commencé en école d’athlétisme il y a quarante ans sur piste puis sur route. J’ai découvert le trail quand il a commencé à prendre de l’ampleur et je m’y suis intéressée. J’étais habituée à courir un chrono à la main, ce qui n’est pas le cas en trail où on regarde surtout le dénivelé. Quand je courais des marathons, je me basais sur des repères de chrono et de vitesse, connaissant parfaitement la distance et le rythme à tenir pour battre mes records.

Le trail m’a ouvert à autre chose : la liberté de gérer mon effort et la découverte de paysages, ce qui me plaît beaucoup. J’ai fait mon premier trail en compétition en 2007 au Marathon des Sables par curiosité. Je voulais voir ce que ça faisait de courir dans le désert en autosuffisance. Je venais de me mettre aux courses sur 100 km, ce qui m’a fait une bonne préparation puisque j’ai gagné le Marathon des Sables, puis j’ai enchaîné sur une victoire sur 100 km, plus facile à courir sans le sable !

Doc du Sport: Comment gérez-vous le passage du trail à l’ultra-trail ?

Laurence Klein: En 2010, j’ai voulu évoluer en participant au championnat du monde de trail qui représentait une belle opportunité, mais je ne maîtrisais pas encore la course avec dénivelé. J’ai commencé par courir l’Eco Trail de Paris, où j’ai gagné tout en me faisant plaisir. Une première étape qui m’a ensuite permis d’être sélectionnée pour le championnat du monde où nous avons gagné en équipe. L’ultra-trail m’a fait découvrir de beaux endroits et la stratégie de bien gérer son effort en cherchant à courir devant, mais sans chrono sous le nez.

Doc du Sport: Quels conseils donneriez-vous à nos lecteurs qui souhaitent franchir cette étape ?

Laurence Klein: Il faut commencer par des terrains pas trop vallonnés, privilégier les courses nature pour pouvoir courir partout et augmenter le dénivelé progressivement tout au long de la saison. Il faut faire attention à la distance, qui peut paraître courte si on mise sur un 30 km par exemple, mais intense en dénivelé. Ça devient alors physiquement dur et physiologiquement très éprouvant. Ne forcez pas trop dans la préparation et prenez surtout le temps de bien récupérer.

Doc du Sport: Combien de temps espérez-vous continuer votre carrière à haut niveau ?

Laurence Klein: J’ai des rêves, avant j’avais des objectifs. J’aimerais pouvoir courir jusqu’à 80 ans, refaire un marathon, la traversée du Grand Canyon (Grand to Grand), partir à la conquête de nouveaux horizons… mais également revivre certains trails en profitant plus du paysage et moins de la performance. Profiter est déjà un bel objectif ! J’ai 51 ans et je me rends compte que mon corps tient encore très bien, je le préserve afin de trouver un bon équilibre, comme il faut le faire avec la nature.

Triathlète aventurière - Journaliste du sport et sportive - Formation scientifique en sciences de la nature et de la vie - Rédactrice en chef adjointe