La traumatologie du BMX

La traumatologie du BMX
La traumatologie du BMX

Discipline olympique depuis Pékin 2008, le BMX attire beaucoup les plus jeunes, et tous ceux qui n’ont pas peur des sauts et du contact avec les autres concurrents. Catégorisé comme un « sport extrême cycliste » par Wikipédia, le BMX est également très formateur pour les pratiquants de VTT. Principale cause de blessure : la chute. Méfiance donc pour ce sport qui combine vitesse et saut, amenant les pilotes à subir de nombreux traumatismes physiques, surtout à haut niveau.

Par Anne Odru avec le docteur Guillaume Bridon, médecin des Équipes de France de BMX (Clermont-Ferrand)

BMX: gare aux chutes!

Chutes, impacts, dérapages… le BMX n’épargne aucun faux pas ! Et pour espérer gagner, il faut bien évidemment franchir la ligne d’arrivée en évitant toute forme de faux pas… La pratique à haut niveau est d’autant plus impressionnante qu’elle engendre « des blessures similaires à celles des accidents de la voie publique avec des pilotes allant jusqu’à 60 km/h », explique le docteur Guillaume Bridon. Les blessures les plus récurrentes touchent la clavicule et la cheville : « À la réception d’un saut, c’est souvent le pied qui prend en premier, le choc combiné parfois à une torsion provoque entorses et fractures. Les traumatismes crâniens arrivent parfois malgré le casque. Ils sont le plus souvent bénins mais peuvent conduire à des commotions cérébrales selon la force de l’impact. »

Le BMX ne cause pas beaucoup de blessures musculaires (béquilles, contusions…) et la préparation peut provoquer quelques pathologies de surcharge si on abuse de la musculation ou du CrossFit. « Les séances de musculation trop intensives sont les bases des tendinopathies rotuliennes. » Il faut absolument écouter son corps et savoir s’arrêter quand la douleur devient le signal d’alarme.

Agir vite pour se soigner

La principale difficulté pour le médecin des EDF (équipes de France) est de prendre une décision rapidement afin de soigner correctement les athlètes : « Lors des compétitions qui se déroulent sur plusieurs jours, il faut agir vite pour permettre au pilote de continuer ou d’abandonner à cause de sa blessure. Les chutes nécessitent parfois de faire des examens plus approfondis pour connaître la gravité du traumatisme, ce qui implique bien évidemment l’arrêt de la compétition. Si le choc n’est pas trop violent, le kinésithérapeute propose des soins de récupération pour minimiser la douleur et permettre au pilote de continuer le lendemain. »

Quelques gros traumatismes existent à haut niveau mais ils sont extrêmement rares : « En 2016 à Manchester, Laëtitia Le Corguillé a fait une chute sur le pied, entraînant une fracture du calcanéum (os du talon) très sévère. Son os a explosé, elle a dû être plâtrée pendant trois mois et renoncer aux Jeux de Rio. »

Les médecins doivent s’appuyer sur leur expérience afin de déterminer le degré de gravité et s’aider autant que possible de l’analyse vidéo qui révèle certains détails sur le moment de la chute. « La confiance mutuelle est très importante, les pilotes doivent écouter et appliquer les décisions médicales, essentielles à leur santé, et donc à leur carrière. »


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Triathlète aventurière - Journaliste du sport et sportive - Formation scientifique en sciences de la nature et de la vie - Rédactrice en chef adjointe