Dany Mingas, la renaissance grâce à la prothèse auditive

Dany Mingas, la renaissance grâce à la prothèse auditive
Dany Mingas, la renaissance grâce à la prothèse auditive

Alors qu’il exerce son métier de scaphandrier, Dany Mingas est victime d’un accident de plongée en 2003. Un “barotraumatisme” avec déchirure de tympan lui fait perdre l’audition et sa vie prend un nouveau tournant. Passionné par l’océan, il parvient à garder les pieds dans l’eau et continue la pratique du surf. Malgré son handicap, il s’entraîne et défie les plus grosses vagues sur la côte atlantique du côté de Seignosse, son nouveau port d’attache.

Comment avez-vous adapté votre quotidien après cet accident ?  

J’ai réussi à replonger et à reprendre ma carrière de scaphandrier. Je n’ai pas senti d’impact sur mon travail, hormis sur mon audition. Celle-ci s’est détériorée progressivement jusqu’en 2011 où j’ai eu un gros souci d’abord au niveau de l’oreille gauche. J’ai fait une grosse infection à la suite de laquelle il a fallu traiter des exostoses [excroissances osseuses qui se développent dans le conduit auditif risquant une obstruction complète, NDLR]. J’ai également dû subir de nouvelles interventions sur mes tympans. J’ai arrêté mon activité de scaphandrier dès 2008 pour devenir manager d’opérations sous-marines, sans avoir à travailler sous l’eau donc, mais en restant dans le domaine aquatique et maritime.

À quoi devez-vous faire particulièrement attention depuis cet accident ?

En tant que scaphandrier, j’étais déjà sportif. Toute ma vie est dédiée à l’océan et ça n’a pas changé. Depuis 2011, je suis appareillé avec des aides auditives et je fais bien plus attention à mes oreilles. L’exostose est une conséquence du manque d’attention que l’on peut porter à ses oreilles ; il est très important que tous les surfeurs et autres pratiquants d’activités nautiques en prennent conscience afin d’éviter les problèmes qui en résultent. Je vais désormais chez l’ORL tous les 6 mois pour contrôler tout ça.

Comment parvenez-vous à continuer vos activités aquatiques ?

J’ai la chance d’être ambassadeur Phonak, entreprise qui me fournit des bouchons très techniques, les « Serenity Choice », faits sur mesure. Ils permettent d’isoler les conduits auditifs de l’eau mais laissent passer les sons grâce à un système de membranes. C’est très pratique pour les entraînements en piscine notamment. Lorsque je fais du sport dans les grandes vagues, je rajoute un casque très léger pour éviter le phénomène de blast lors d’une chute.

Votre handicap influence-t-il votre équilibre ?

Sur la technicité, mon handicap ne joue pas sur l’équilibre. En revanche, le fait de n’entendre aucun son peut influencer mon équilibre. Je n’en souffre pas grâce à mes bouchons, qui me permettent d’entendre un minimum. C’est indispensable en période de forte affluence car il faut que je puisse entendre le monde autour de moi pour éviter les accidents, ce qui n’est pas facile pour moi. Mais je ne m’arrête pas à ça car les limites ne sont pas celles de notre handicap mais celles de notre volonté.

Quelle prothèse auditive utilisez-vous ?

Je suis équipée d’une prothèse Naída Paradise de chez Phonak dans l’oreille droite. Le rendu du son est extrêmement doux, c’est comme si je ne portais rien tellement la qualité est bonne. Elle me permet également d’être relié à mon téléphone sans kit main-libre, mais directement via un bouton derrière l’oreille. Je ne peux pas mettre d’appareil à gauche car le conduit doit respirer afin d’éviter les complications.  

Triathlète, Ironman, Boxeur - Médecin ORL et médecin de plongée - Directeur de publication