Louis ROSSI: la randonnée au service du pilote

Louis ROSSI
Louis ROSSI

Pilote de moto en endurance, Louis Rossi quitte régulièrement les circuits pour prendre de la hauteur. À 30 ans, il s’est déjà beaucoup servi de la randonnée en montagne pour compléter sa préparation en tant que sportif de haut niveau. Dès que possible, il pose son casque et sa combinaison pour prendre ses bâtons et ses chaussures de randonnée à travers le monde qu’il parcourt au fil de sa carrière et de ses courses.

Doc Du Sport: Pourquoi pratiquez-vous la randonnée en tant que pilote moto ?

Louis Rossi: C’est un sport qui va plutôt bien dans ma préparation. Je randonne en montagne ce qui me permet de travailler le cardio, très important dans ma discipline. Je marche toujours sur un rythme soutenu et mélange mes randonnées avec un peu d’escalade douce.

Doc Du Sport: Quelle place la randonnée prend-elle dans votre préparation?

Louis Rossi: C’est plutôt une activité que je pratique lorsque je suis en déplacement vers une course. Avant quand je partais sur un Grand Prix, je m’arrêtais dès que possible sur la route au bord des montagnes dans des endroits où je pouvais randonner. Aujourd’hui, je marche surtout quand je suis en vacances ou quand j’ai le temps car j’aime beaucoup marcher dès que l’occasion se présente. Avant, je partais systématiquement avec mes chaussures et mes bâtons. Maintenant, je prévois et m’organise pour aller marcher dans des endroits spécifiques qui m’intéressent.

Doc Du Sport: Quelles sont les randonnées qui vous ont le plus marqué?

Louis Rossi: Mes souvenirs les plus marquants sont ceux correspondant aux randonnées les plus périlleuses que j’ai pu faire… J’aime bien aller dans des endroits escarpés avec du dénivelé où il peut aussi y avoir des changements de temps violents. Je pense notamment aux marches que j’ai pu faire autour de l’Andalousie, où j’allais souvent sur les Grands Prix et où il y a de très belles randonnées à faire.

Doc Du Sport: Qu’avez-vous appris à travers votre expérience sur ce genre de randonnée?

Louis Rossi: Je me suis retrouvé en difficulté à cause de la météo en étant plus jeune et moins bien expérimenté… Je me suis fait prendre au piège, comme un touriste de base non averti et je m’en suis bien sorti heureusement. Ça m’a appris
à prendre beaucoup plus de précautions aujourd’hui comme je randonne dans des endroits que je ne maîtrise pas. Je cherche désormais à être sûr de la météo si je vais haut, j’ai toujours une couverture de survie sur moi ainsi qu’une lampe et un couteau au cas où. Je fais beaucoup plus attention qu’avant, mes expériences m’ont bien servies de leçon.

Doc Du Sport: Qu’est-ce que la randonnée vous apporte mentalement?

Louis Rossi: Au tout début de ma carrière, je m’entraînais en Suisse où j’avais une très grosse base de préparation extérieure nature. Nous partions avec mon groupe d’entraînement, de nuit comme de jour, hiver comme été, et il fallait suivre notre préparateur le plus longtemps possible dans des conditions très difficiles. Nous n’avions pas le droit d’aider les autres car nous pratiquons un sport individuel où il faut impérativement rester concentré. C’était extrême, nous remontions des rivières, dans le froid, la nuit, pendant des heures et des heures… C’est ce qui m’a fait aimer la randonnée car on peut autant travailler le physique que le mental en poussant l’intensité, sans limite !

Doc Du Sport: Quels en sont les bénéfices lorsque vous êtes sur une course d’endurance à moto?

Louis Rossi: Ça me permet de ne pas me soucier des autres. Je reste concentré sur moi et sur ce que je ressens sans me laisser atteindre par les autres. Si un pilote rate son freinage et que c’est ton ami, tu ne peux pas l’aider… C’est ce repli sur soi dans des moments difficiles qui est important.

Doc Du Sport: Quelle est la randonnée que vous aimeriez faire prochainement?

Louis Rossi: Aujourd’hui je pratique la randonnée avec plaisir, comme un loisir. J’aime partager cette activité avec mon entourage. J’ai fait découvrir la marche à ma compagne qui apprécie également et j’aimerais l’emmener en Auvergne. J’ai l’idée de partir plusieurs jours du côté de Super-Besse, une partie de la France que je connais un peu où il y a des coins sympas. Je me verrais bien faire des étapes dans des auberges et parcourir la région.

Triathlète aventurière - Journaliste du sport et sportive - Formation scientifique en sciences de la nature et de la vie - Rédactrice en chef adjointe