Quel vélo choisir pour pédaler avec efficacité?

Quel vélo choisir pour pédaler avec efficacité?
Quel vélo choisir pour pédaler avec efficacité?

La crise sanitaire a accéléré le processus de développement du vélo grâce à une prise de conscience, de recherche de bien-être et de transition écologique. La bicyclette se positionne aujourd’hui comme une alternative de mobilité urbaine : c’est le moyen de transport le plus rapide pour des trajets inférieurs à 5 kilomètres, sans embouteillages ni problèmes de stationnement.

  Par le docteur Colette Nordmann, médecin du cyclisme santé à la FFC

Le vélo doit s’adapter au pratiquant et non l’inverse

Outil de déplacement durable et autonome, de mobilité adaptative et de proximité, le vélo n’a pas perdu son caractère relationnel et transgénérationnel de loisir, sportif, compétitif et à destination préventive et thérapeutique dans le cadre du cyclisme santé.

Outre son aspect polyvalent, il doit être pratique, performant, ludique et confortable, alliant efficacité et sécurité, bien réglé et en bon état.

Quelle que soit l’activité, si on souhaite l’efficacité et l’absence de blessures, le vélo doit s’adapter au pratiquant et non le pratiquant au vélo.

Encore faut-il acquérir le matériel correspondant à ses besoins et à ses objectifs, adapté à sa morphologie et aux capacités physiologiques requises pour une discipline donnée.

Le matériel parfaitement adapté au compétiteur est fiable et léger afin de minimiser les contraintes et permettre l’optimisation des capacités sportives.

Mais il est différent dans le contexte du cyclisme de mobilité professionnelle, de loisir ou de santé. Entrent alors en jeu davantage de paramètres. Les publics cibles imposent autant d’adaptations qu’il existe de variétés de cycles en fonction des déficiences physiques, physiologiques ou sensorielles.

Viennent s’ajouter des contraintes particulières de confort et de sécurisation afin de rendre l’activité pérenne et apporter les bienfaits escomptés.                                   

Un vélo pour chacun, le plaisir pour tous : hommes, femmes, enfants, personnes prenant de l’âge, isolées, présentant des pathologies ou des limitations fonctionnelles, voire des handicaps sensoriels.

Comment choisir son vélo en fonction de ses objectifs et de ses besoins ?

Le vélo se décline selon l’usage en :

  • Vélo de route pour les longues distances mais peu confortable ;
  • Vélo de ville type hollandais, confortable et solide mais assez lourd ;
  • Vélo tout-chemin ou VTC, polyvalent routes et chemins peu accidentés ;
  • Vélo tout-terrain ou VTT, pour chemins accidentés, moins bien sur routes ;
  • Vélo pliant, pratique en ville en complément des transports en commun ;
  • Tricycle en cas de troubles de l’équilibre ; prise en charge par les CPAM ;
  • Tandem pour les activités en couple, en cas de trouble visuel ou auditif ;
  • Vélo cargo utilitaire, permettant de véhiculer des charges, utilisation en ville ;
  • Vélo couché pour les souffrances des lombaires, qui se décline en tricycle ;
  • Vélo Gravel pour les routes et les chemins, peu confortable ;
  • Vélo Fat Bike pour le sable et la neige ;
  • Vélo à assistance électrique ou VAE, qui peut se décliner en VTTAE, tricycle VAE, vélo couché-VAE, tandem VAE… permettant d’augmenter les distances de déplacement, favorisant l’usage du vélo en cas de pathologie cardio-vasculaire et métabolique ou de difficultés de terrain.

Après avoir choisi sa destination, ses capacités d’acquisition et de stockage, les conseils pris auprès d’un vélociste, qu’il soit en magasin spécialisé pour cycles, dans une grande enseigne de distribution ou sur Internet, vont permettre de cibler davantage ses choix en fonction de ses besoins.

Pour permettre de mieux comprendre le langage Vélo

Voici un guide pratique pour le choisir et l’adapter au mieux

Le cadre :

  • Adapter à la taille et au sexe du pratiquant pour trouver la meilleure position et une efficacité maximale. Il varie en général entre 47 et 62 cm ;
  • Un cadre trop grand est plus lourd et moins pratique pour poser pied à terre ;
  • Un cadre trop petit est instable et peut être à l’origine de pathologies ostéo-articulaires ;
  • Utiliser un tube horizontal incliné, qui facilite l’utilisation du vélo aux personnes obèses ou présentant des douleurs lombaires ou de la hanche.

La fourche :

  • Une position haute utilise une fourche plus longue ;
  • Une position redressée est plus confortable, permet une meilleure maniabilité du vélo mais la stabilité est moindre dans les virages.

La chasse :

  • C’est un élément déterminant de la stabilité du vélo ;
  • Plus cette valeur est importante, et plus le vélo est stable mais moins il est maniable ;
  • Quand la chasse est augmentée, les chocs sont moins filtrés et plus facilement transmis à la colonne de direction et dans les bras.

Le déport de fourche :

  • Il permet à la roue avant de réagir par rapport au sol et au poids supporté par le moyeu avant ;
  • Plus la chasse diminue, et plus le déport de fourche augmente ;
  • Plus le déport de fourche est important, plus le vélo est confortable mais moins il est stable.

La boîte de pédalier :

  • Une hauteur de boîte de pédalier plus faible abaisse le centre de gravité et rend le vélo plus stable.

L’entraxe des roues :

  • C’est la distance entre l’axe de la roue avant et l’axe de la roue arrière ;
  • Plus cette distance est importante, et plus le cadre est confortable, stable et souple.

Les manivelles :

  • Plus les manivelles sont grandes, plus on augmente le bras de levier, et plus le développement est important ;
  • Des manivelles plus courtes favorisent une cadence de pédalage plus rapide et diminuent le travail articulaire ;
  • Elles sont comprises entre 165 et 180 millimètres.

Les cale-pieds :

  • Pour utiliser au mieux la puissance, le pied et la pédale doivent être solidaires ;
  • Les pédales automatiques assurent au mieux cette liaison après apprentissage.

Les roues :

  • Les petites roues ont une inertie moins importante et permettent un fort recul de selle. La maniabilité est améliorée mais la stabilité est moindre ;
  • Les roues plus grandes sont plus stables ;
  • Le vélo de route a des roues de 650 ou 700 adaptées au cadre : les petites roues de 650 ont une circonférence de 16 cm de moins qu’une roue de 700 ;
  • Les roues de 650 permettent des accélérations plus vives mais une moins bonne stabilité ;
  • Les roues de 700 sont recommandées pour le cyclisme santé ;
  • Le VTT a des roues mesurées en pouce qui correspond au diamètre de la jante avec les pneus : un pouce = 2,54 cm, une jante de 559 mm = 26 pouces ;
  • La taille des roues pour les VTT est de 26, 27,5 ou 29 pouces :
  • Les roues de 26 pouces présentent l’avantage d’être maniables et rigides mais sont peu confortables,
  • Les roues de 27,5 pouces ou 650 B associent confort, maniabilité et rigidité,
  • Les roues de 29 pouces sont moins maniables et rigides mais plus confortables. Elles facilitent le franchissement et améliorent le grip,
  • Les roues de 27,5 pouces sont préférées dans le cadre du VTT santé,
  • Les roues de 24 pouces équipent les VTT enfant.

Les pneus :

  • Le confort représente la capacité du pneu à absorber les inégalités et atténuer les vibrations au niveau du guidon et de la selle ;
  • L’adhérence, c’est la capacité à garder une trajectoire en toutes circonstances ;
  • Le pneu large est stable et confortable, mais présente de moindres performances ;
  • Plus le pneu est cranté, plus il a d’adhérence ;
  • Plus d’adhérence, c’est plus d’angle en virage et plus de sécurité ;
  • La résistance à la crevaison est fonction de l’épaisseur de la chape, de la densité de fil carcasse et d’un renfort ;
  • Le tissage croisé haute densité offre une meilleure résistance à la perforation ;
  • Selon les conditions climatiques par temps de pluie, choisir des pneus à structure et bande de roulement conçues pour les routes glissantes.

Le moteur des VAE :

La stabilité du VAE est fonction de la position du moteur et de la batterie. Le moteur central au pédalier est plus stable, mieux au pignon arrière qu’avant, et les batteries mieux sur le tube oblique ou de selle que sur le porte-bagages.

La batterie :

  • Elle donne aux VAE autonomie et puissance. Les batteries restent un élément chimique qui se détériore dans le temps, d’autant qu’elles ne sont pas rechargées régulièrement ;
  • Il existe 4 types de batteries : les batteries au plomb, les batteries Ni-MH (nickel-hydrure métallique et rechargeable), les batteries Li-Ion (lithium-ion) et les batteries Li-Po (lithium polymère, plus léger et performant) :
  • Les batteries au plomb ne sont plus utilisées que sur des VAE bas de gamme. Elles sont moins chères, plus lourdes et plus difficiles à recycler que les autres. D’une performance de plus ou moins 70 Wh/Kg, elles sont sensibles à l’autodécharge et aux températures négatives. Leur durée de vie est en moyenne de 300 à 400 cycles de charge,
  • Les batteries de type Ni-MH pèsent deux fois moins lourd. Elles se recyclent bien mais ne supportent pas la surcharge et nécessitent un chargeur adapté. Elles sont sensibles à l’autodécharge et supportent 500 cycles de charge,
  • Les batteries Li-Ion sont les plus utilisées. Elles pèsent environ deux fois moins lourd qu’une batterie au plomb. Elles se recyclent bien et supportent de 600 à 1200 cycles de charge
  • Les batteries Li-Po pèsent environ cinq fois moins lourd, qu’une batterie au plomb et 2.5 fois moins qu’une batterie Li-Ion et Ni-MH. Elles ont une performance équivalente aux batteries Li-Ion. Elles se recyclent bien. Les batteries au li-Po supportent de 600 à 1500 cycles de charge.
  • La performance de la batterie est exprimée par la combinaison de sa tension exprimée en volt (V) et de sa capacité exprimée en ampère-heure (Ah) ;
  • C’est surtout en ce qui concerne la puissance réelle du moteur que les différences sont essentielles mais tous les VAE ont une puissance limitée en Europe à 250 watts et à une vitesse maximale assistée à 25 km/h ;
  • Pour calculer la puissance d’un VAE en watts, il faut multiplier la tension de sa batterie exprimée en volts par l’intensité exprimée en ampères :
  • Par exemple, un vélo de 24 V 10 Ah fait 240 watts. Dans le cas où le vélo a une puissance supérieure à 250 W comme
  • 36 V 8 Ah = 288 W, celle-ci est bridée électroniquement et le surplus de puissance se reporte sur une plus grande autonomie de la batterie ;
  • Les capteurs de vitesse, de cadence de pédalage, de couple ou puissance dont les informations sont transmises à un écran favorisent la gestion de l’effort ;
  • Plus le couple est élevé, et plus l’assistance électrique est puissante ;
  • Plus l’assistance est importante, et plus l’activité est facilitée.

Le VAE est-il approprié pour les enfants ?

  • Sujet polémique, on peut penser que l’usage d’un VTC ou VTT classique est préférable, d’autant que les VAE sont chers et à adapter à la taille de l’enfant. Mais on peut admettre que le mouvement même assisté est mieux que la sédentarité liée à l’usage immodéré des écrans…
  • Les roues sont de 24 pouces pour une taille minimum de
  • 1,30 m pour des enfants de 10 ans ;
  • Casque obligatoire jusqu’à 12 ans, recommandé ensuite.

Les Tandems

  • Placés en ligne, deux cyclistes associent leurs forces musculaires soit avec un même pédalier, soit avec deux pédaliers dissociés ;
  • La position de chaque cycliste peut être soit assise, soit couchée ;
  • Ils sont particulièrement appréciés en couple et peuvent être avec VAE ;
  • Ils sont indispensables dans le cadre du handicap visuel ou auditif ;
  • Ils sont recommandés sous forme de tandem-tricycle en cas de déficience cognitive ou d’épilepsie.

Le vélo couché

Vélo très confortable en cas de lombalgies, il présente trois inconvénients :

  • L’instabilité ;
  • La difficulté de voir et d’être vu ;
  • La pollution aux gaz d’échappement.

Le vélo couché tricycle pallie les risques d’instabilité :

  • Un fanion est indispensable pour être vu ;
  • Des rétroviseurs permettent de mieux voir les autres utilisateurs.