Élodie Clouvel: « J’apprends beaucoup sur moi grâce au sport. »

ELODIE CLOUVEL
Elodie Clouvel: « J’apprends beaucoup sur moi grâce au sport. »

Élodie Clouvel est avant tout nageuse professionnelle et fille d’athlètes de haut niveau. Après l’échec de sa qualification en 2008 aux JO de Pékin, elle rejoint la Fédération française de pentathlon moderne. En plus de la natation, elle s’entraîne au quotidien à la course, à l’escrime, au tir et à l’équitation. Qualifiée aux JO de Londres en 2012, elle sera finalement la première Française à être médaillée dans cette discipline en individuel aux JO de Rio en 2016 avec le titre de vice-championne olympique. Depuis, Élodie poursuit sa carrière sportive et visait notamment le podium pour les JO 2020. Elle représente à la fois la féminité, la force et la détermination.

Doc Du Sport: En quoi consiste le pentathlon moderne ?

Élodie Clouvel: C’est un sport qui nécessite d’être un athlète complet sur tous les plans : mental, physique, technique et tactique. Il faut savoir faire face à toute éventualité, notamment en équitation où nous découvrons le cheval que l’on doit monter 20 minutes avant la compétition. Il faut donc savoir s’ouvrir et s’adapter, le facteur humain est très important, et la sensibilité un atout. En escrime nous travaillons avec une psychologue pour mieux s’adapter à l’adversaire en l’observant.

Doc Du Sport: Comment s’organisent vos entraînements sur une semaine ?

Élodie Clouvel: Je cours et nage tous les jours. Je monte à cheval 2 fois, fais de l’escrime 3 fois et pratique le tir tous les jours. Je fais également
2 combinés tir-course par semaine. J’ai aussi des séances de gym avec un professeur de danse pour travailler la posture, afin de mieux sentir mes muscles et de gérer l’énergie nécessaire en étant bien placée. Nous faisons pour cela des exercices de Pilates et de yoga.

Doc Du Sport: Qu’y a-t-il de plus difficile à gérer dans ce sport ?

Élodie Clouvel: On ne peut pas toujours être en forme sur toutes les disciplines. Il faut être patient et prendre sur soi quand ça arrive, et ne pas hésiter à travailler une discipline plus que celle qui nous fait défaut sur le moment. Nous avons d’ailleurs des périodes de stage pour approfondir l’entraînement sur une discipline en particulier et franchir un cap. Cela permet de prendre du recul sur les autres, c’est important psychologiquement, le travail mental est primordial pour tenir jusqu’à la ligne d’arrivée. Il faut savoir rester concentré en toutes circonstances, même entre les épreuves.

Doc Du Sport: Qu’est-ce qui vous plaît dans ce sport ?

Élodie Clouvel: J’aime toutes les disciplines. J’apprends beaucoup sur moi et progresse constamment. Je me sens de mieux en mieux grâce aux différentes disciplines. Je vois plus ce sport comme un art. Aujourd’hui je suis calme et posée, je reste focalisée sur moi et parviens à m’adapter plus facilement. Quand ça ne va pas, je m’accroche et donne le meilleur de moi-même, c’est le meilleur moyen de trouver de la satisfaction dans ce que l’on fait et de ne pas avoir de regrets.

Doc Du Sport: Quels sont vos objectifs cette année ?

Élodie Clouvel: Les JO de Tokyo les 6 et 7 août bien sûr (l’interview a été réalisée en début d’année 2020)! Je vais me préparer en participant à des compétitions et la liste des athlètes qualifiés sera donnée le 31 mai ; je ne me mets pas la pression en tant que numéro 1 mondial. Cela ne m’empêche pas de me remettre en question, je vais donner le meilleur de moi-même sur chaque compétition pour gagner mais je compte monter en puissance pour être au top aux JO.

Doc Du Sport: Comment faites-vous pour éviter les blessures ?

Élodie Clouvel: J’essaie de voir mon ostéopathe toutes les 3 semaines pour éviter les dérèglements du corps. On ne se rend pas toujours compte quand ça ne va pas. Travailler avec la psychologue m’aide également car je me connais mieux et parviens à écouter mon corps et à lever le pied pour me reposer si nécessaire.

Doc Du Sport: Avez-vous l’occasion de pratiquer le fitness ?

Élodie Clouvel: Je fais de la musculation par cycle. Je ne soulève jamais de poids lourds et je préfère privilégier les exercices légers, axés sur le mouvement et le geste pour gagner en qualité. C’est plus de l’endurance de force. Je fais également beaucoup de gainage en PPG, j’estime que c’est la base pour avoir un corps solide.

Doc Du Sport: Comment gérez-vous votre récupération ?

Élodie Clouvel: Je dors beaucoup, il me faut 8 à 9 h de sommeil par nuit, plus une sieste d’1 h tous les jours. Je fais de la méditation avant la sieste afin de me recentrer et de travailler ma respiration, ça me permet de « débrancher ma tête ». Parfois, après une étape de Coupe du monde, j’ai une semaine de repos qui se traduit par des séances d’entraînement beaucoup plus légères, sans intensité. J’ai également la chance de partir une semaine en thalasso plusieurs fois dans l’année pour faire des soins et permettre à mon corps et à mon esprit de bien récupérer.

ELODIE CLOUVEL - escrime
ELODIE CLOUVEL – escrime

Triathlète aventurière - Journaliste du sport et sportive - Formation scientifique en sciences de la nature et de la vie - Rédactrice en chef adjointe