Laëtitia Le Corguillé: “J’aime partager l’aspect santé de mon sport!”

Laetitia Le Corguillé
Laetitia Le Corguillé

Jeune sportive retraitée, Laëtitia Le Corguillé n’en profite pas pour se reposer. À 34 ans, la vice-championne olympique de BMX décide même de s’investir auprès de la Fédération Française de Cyclisme et devient chargée de mission au sein de la DTN Cyclisme Santé. Son ambition : rendre le cyclisme accessible à tous, quelle que soit la discipline et n’importe où en France.

Doc du Sport: Laëtitia Le Corguillé, quel est votre rôle au sein de la DTN Cyclisme Santé à la fédé?

Laëtitia Le Corguillé: Je suis arrivée en janvier 2020 après m’être lancée dans une formation me permettant d’obtenir un contrat en alternance. Plus jeune, j’ai fait des études de psychomotricienne m’amenant déjà à travailler dans des établissements de santé. Je suis passionnée de cyclisme et j’aime partager l’aspect santé de mon sport. C’est un super-défi pour moi de développer l’offre mobile en proposant des formations, en encourageant les clubs et les régions à s’investir afin de l’étendre sur tout le territoire.

Doc du Sport: Comment définiriez-vous le cyclisme santé ?

Laëtitia Le Corguillé: C’est une pratique à des fins d’amélioration de la santé. Il s’agit d’exercer sans compétition, pour le plaisir et à tous les âges. Il faut ainsi adapter sa pratique et répondre à des besoins personnels. La pratique « loisir » est bien répandue, mais aujourd’hui, la population veut pratiquer avec des objectifs de santé. Que ce soit sur route, VTT, VTC, VAE, BMX, vélo d’appartement… nous avons un large panel de disciplines qu’il faut rendre accessibles au plus grand nombre au sein des clubs.

Doc du Sport: En quoi est-ce important de développer l’offre mobile cyclisme santé ?

Laëtitia Le Corguillé: Pour le rendre facile d’accès partout en France. Beaucoup d’établissements de santé sont intéressés. Pour le moment nous faisons des tests auprès de personnes âgées et c’est un grand succès. Nous adaptons leur pratique sur des vélos d’appartement et les établissements qui participent à ce test veulent continuer. Le retour est très positif, les personnes âgées se sentent en meilleure santé, aussi bien mentale que physique, et désirent même louer des vélos pour continuer ! Un pensionnaire de 99 ans s’entraîne deux fois par semaine, c’est incroyable ! Les résidents d’EHPAD font jusqu’à 15 kilomètres par séance, ils sont fiers, gagnent en autonomie et créent un véritable climat de convivialité au sein de tous les pensionnaires.

Doc du Sport: Le cyclisme santé prend-il de plus en plus de place ?

Laëtitia Le Corguillé: C’est une volonté de la fédération et du ministère qui souhaitent ainsi toucher une large population. On a vu depuis le début de la crise sanitaire que beaucoup de non-pratiquants tombaient plus facilement malades. Le contexte actuel nous donne encore plus de volonté afin de développer l’offre mobile. Nous devons pour cela proposer des services de qualité avec des personnes correctement formées. La demande risque d’augmenter très rapidement, nous formons donc professionnels et bénévoles pour qu’ils puissent s’occuper des sédentaires mais également des personnes atteintes de pathologies chroniques. Les clubs pourront ainsi proposer des activités différentes selon les besoins et les disciplines à disposition. ✱


LE CYCLISME SANTÉ SUR ORDONNANCE VU PAR LE PRÉSIDENT DE LA FFC, MICHEL CALLOT

Quel est l’objectif de la FFC concernant les licences « cyclisme santé » ?

Nous en sommes à la finalité par rapport à l’action entreprise. Nous avons souhaité investir sur le « sport santé » sur ordonnance grâce notamment à nos médecins qui ont établi un programme de formation adapté aux éducateurs. Les clubs peuvent ainsi s’en servir. Cette politique nécessite un aspect attractif afin de capter les populations. C’est pourquoi nous misons sur une licence dédiée moins onéreuse, qui facilite les clubs soutenant cette initiative. Cette licence passe donc par les clubs ciblés qui peuvent recevoir le sport santé sur ordonnance.

Quel est l’engagement de la FFC ?

Il s’agit de répondre à une politique publique de santé. Le vélo aide à la guérison et au maintien de la bonne santé, il est très maîtrisable grâce à sa pratique à la fois en intérieur et à l’extérieur. Nous nous devons donc d’être acteur dans l’avancement d’une politique générale qui s’accorde parfaitement avec notre engagement.

Pourquoi développer le cyclisme santé aujourd’hui ?

Nous parlons du « sport santé » depuis longtemps. Il a fallu s’organiser et nous sommes en retard comparé à certains pays car l’idée n’est pas nouvelle. Nous avons désormais de bonnes ressources pour développer ce programme qui s’accorde parfaitement avec l’actualité.


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Triathlète aventurière - Journaliste du sport et sportive - Formation scientifique en sciences de la nature et de la vie - Rédactrice en chef adjointe