Soutien gorge: ami des sportives

Soutien gorge ami des sportives
Soutien gorge ami des sportives

De nombreux modèles de soutien-gorge conçus pour le sport vous sont proposés. Les études montrent qu’ils vous assurent un maintien efficace. D’autres chercheurs mettent en évidence que les sollicitations mécaniques sont bénéfiques à la tonicité des seins. Alors, que faire ?

C’est une règle d’or de l’entraînement : toute stimulation est à l’origine d’une adaptation source de progression… à moins que cette stimulation excessive ne devienne agression !  Dans ce domaine, il est fort probable que le problème de la poitrine ressemble à celui de tous les tissus, notamment à l’os. L’ostéoporose constitue aussi une préoccupation particulièrement féminine. Les jeunes nageuses de haut niveau, privées de pesanteur plusieurs heures par jour, ont une densité osseuse inférieure aux sédentaires. A contrario, les microtraumatismes de la course à pied ont démontré leur efficacité pour fortifier les os. Sauf quand la répétition des chocs finit par les briser, c’est la fracture de fatigue !  Et le sein ? Peut-il se renforcer ? Peut-il s’abîmer ?

Les seins sont-ils fragiles ?

Au centre du sein, on trouve la glande mammaire. Elle est entourée de beaucoup de graisse. Le soutien-gorge naturel est constitué d’un  maillage fibreux appelé « ligament de Cooper » et de la peau. On trouve aussi le « peaucier du cou », un muscle fin et superficiel qui s’étale en éventail de la gorge à la partie haute des seins. Les muscles se contractent lorsque vous faites la grimace. Les pectoraux se situent sous les seins et ne peuvent contribuer au maintien de la poitrine. Cependant, certains anatomistes évoquent des ramifications avec  le ligament de Cooper. Pour les défenseurs du soutien-gorge, toutes ces structures sont frêles et vulnérables. Pour les autres, elles peuvent se fortifier à la faveur de sollicitations mécaniques.

Ça balance pas mal !

Une étude récente menée par Élodie MUTTER a tenté de quantifier les contraintes physiques imposées à la poitrine lors d’un footing de 9 kilomètres/heure. Un accéléromètre a été posé juste au-dessus du mamelon. Sans soutien-gorge, il a enregistré des accélérations verticales égales à 5 ou 6 fois le poids du sein. L’oscillation « haut/bas » était de 6 centimètres et de 9 centimètres de droite à gauche.  Avec les sept soutiens-gorge de sport testés, le mouvement était nettement limité, de l’ordre de 70 %. Mais, à long terme, ce maintien réduit-il la distension de la poitrine ? Pas évident !

Un an sans soutien-gorge

Laetitia PERROT et Jean-Denis ROUILLON ont demandé à 33 sportives de 18 à 25 ans d’enlever leur soutien-gorge dans la vie quotidienne et à l’entraînement. L’inconfort ne dura que quelques semaines et fit rapidement place à une sensation d’aisance. Loin d’assister à un affaissement de la poitrine, les chercheurs constatèrent une diminution de la distance « épaule/mamelon » et une réduction des vergetures. En 2006, une étude de 3 ans menée auprès de 250 femmes confirma ces conclusions. Néanmoins, attendez d’autres opportunités pour jeter votre soutien-gorge ! Ces résultats ont été obtenus chez des femmes jeunes, minces et sportives. Un compromis est probablement envisageable.

Soutien-gorge : mode d’emploi

Au-delà de la lingerie, quelques conseils sont reconnus pour favoriser la tonicité des seins : éviter le surpoids et surtout l’effet  « yo-yo » des régimes, ne pas fumer, limiter le sommeil sur le ventre et les bains chauds, procéder à des automassages drainants. Le sport se montre bien utile pour assurer une meilleure posture dorsale et réduire le déséquilibre de la poitrine.

Le soutien-gorge de sport agit par « encapsulation » des seins. Il ne présente aucune armature qui cisaillerait le réseau ligamentaire de maintien. Il doit bien évacuer la chaleur pour éviter les œdèmes déstructurant le tissu mammaire. Enfin, celles qui présentent une poitrine volumineuse veilleront à enlever leur soutien-gorge au moins à domicile. Les sportives sveltes et assidues sont invitées à essayer de s’en passer à l’occasion d’un petit footing par semaine. Ces astuces pourraient entraîner et fortifier les systèmes naturels de maintien d’une belle poitrine. 

Triathlète adepte du cardiotraining et de la musculation - Médecin du sport - traumatologue du sport - nutritionniste du sport - diplômé en entraînement du sportif - Rédacteur en chef