Le tennis pour toutes

Le tennis pour toutes
Le tennis pour toutes

La Fédération Française de Tennis a mis en place un pôle « tennis santé » pour agir sur le bien-être des Français, déjà pratiquants ou non. Grâce au sport sur ordonnance, les femmes auront donc accès au tennis pour se remettre de diverses pathologies comme le cancer du sein. Les experts en oncologie soutiennent cette pratique ayant déjà fait ses preuves chez beaucoup de patientes qui continuent aujourd’hui le tennis… pour le plaisir !

Avec le docteur Martine Bisset, en charge du sport santé à la FFT et médecin urgentiste ; et le docteur Caroline Cuvier,
oncologue à l’hôpital Saint-Louis

Le tennis santé au cœur du projet fédéral

Les études ont montré que les sports de raquettes étaient bénéfiques pour la santé, ce qui en fait une discipline parfaitement adaptée pour le programme « sport santé ». De son côté, la FFT a choisi de régionaliser le tennis santé en mettant en place des trinômes de médecin/enseignant/conseiller afin de développer le projet dans chaque ligue. Formés par des experts, ils appliquent la politique fédérale : former les entraîneurs puis créer une labellisation pour que les clubs puissent accompagner les pratiquants du tennis santé et mettre en place des séances. Pour le patient atteint d’une affection longue durée, le médecin prescrit ces séances et le malade est souvent redirigé vers les Maisons Sport-Santé qui font ensuite des tests et orientent vers différents sports et diverses structures adaptées. Le tennis se positionne désormais au sein de ces structures ; c’est pourquoi il est primordial de bien informer les Maisons Sport-Santé sur le tennis santé grâce, notamment, à des associations qui vont promouvoir la pratique auprès des patients.

La politique fédérale a pour l’instant beaucoup travaillé sur la formation des trinômes, qui pourront ensuite largement développer le tennis santé. Il faut assurer la promotion de cette pratique auprès des médecins. C’est pourquoi la FFT a également créé une formation pour les médecins afin de leur donner tous les outils et les aider ainsi à mieux comprendre comment délivrer une ordonnance adaptée.

La fédération œuvre également pour la promotion au niveau du grand public afin de sensibiliser chacun et de le rendre acteur et demandeur auprès de son médecin traitant. Il ne faut pas oublier que le sport sur ordonnance est un droit pour tous !

Aujourd’hui, 250 clubs sont labellisés et certains sont déjà très dynamiques, même si certaines ligues sont en avance sur d’autres.

Le tennis bon contre le cancer du sein

Depuis 2012, de plus en plus de données existent sur les bienfaits de l’activité physique pour les personnes atteintes du cancer du sein, maladie de plus en plus fréquemment dépistée. Le sport améliore la qualité de vie pendant le traitement et diminue les récidives. À l’hôpital Saint-Louis, le docteur Caroline Cuvier peut utiliser un terrain de tennis pour aider ses malades.

La crainte de potentiels œdèmes freinait les patientes à se servir de leurs bras alors qu’il n’y a aucun problème particulier chez les sportives qui pratiquent le tennis même avec un cancer du sein. Il faut donc proposer l’activité physique comme aide à la guérison aux patientes en cours de traitement. En plus de la chimiothérapie, elles jouent au tennis 1 heure par semaine.

Le but est de se mettre au sport dans un cadre adapté et rassurant. La pratique du tennis leur permet de se remuscler et de redonner de l’élasticité au corps et aux fibres musculaires. Elles peuvent commencer 4 semaines après leur opération en cas de chirurgie. Il faut noter qu’elles ne se plaignent jamais de douleurs pendant les séances. Elles peuvent se servir d’un matériel très léger, avec des balles intermédiaires pour éviter de trop forcer.

Le tennis constitue une très bonne activité physique, complète, qui n’augmente en aucun cas les œdèmes. Les bénéfices cardio-vasculaires et la dépense énergétique que sa pratique génère sont très importants. Le côté ludique et la notion de groupe apportent également beaucoup de bénéfices pour le moral. Les gens font de plus en plus de sport, la FFT se sert de cet élan positif pour relayer les bienfaits de la pratique du tennis santé dans les associations de malades. 

C’est maintenant aux médias et aux médecins de faire passer le message. Il ne faut pas avoir peur de se mettre au tennis en cas de cancer du sein. Quand les patientes commencent, elles accrochent très vite et certaines en viennent même à jouer ensuite régulièrement en club. Grâce au tennis, elles supportent mieux le traitement et guérissent plus vite. Elles se sentent moins fatiguées, plus motivées et mieux dans leur tête et dans leur corps. C’est le meilleur médicament contre la fatigue car elles récupèrent bien mieux après une séance !


Témoignage

Chloé, 38 ans et atteinte du cancer du sein en octobre 2020

« J’ai effectué ma dernière séance de tennis santé avant les vacances en juillet et je cherche désormais un club pour continuer à la rentrée. J’ai dû subir un traitement de chimiothérapie jusqu’en mars 2021, une opération en avril puis de la radiothérapie. J’ai commencé les séances de tennis avec le docteur Cuvier en parallèle en décembre 2020 (retardées à cause de la COVID-19). Je trouvais pratique de faire du sport dans l’enceinte de l’hôpital. Je n’étais pas très sportive avant mais j’ai bien aimé l’aspect ludique du tennis. Nous pratiquons dans un cadre très bienveillant avec d’autres malades. C’est un « jeu », plus sympa que d’aller courir. On prend tout de suite du plaisir, ça permet aussi de s’évader et de penser à autre chose qu’à tous nos problèmes. J’ai rapidement senti que je fatiguais moins quand je pratiquais, c’est un réel atout pour le bien-être physique et mental. J’ai besoin de me défouler dans mon quotidien et le tennis fait un bien fou ! Ça m‘aide également à mieux supporter les traitements lourds. Je me suis tout de suite sentie mieux, dès la première séance, aussi bien mentalement que physiquement. Avant, je pouvais à peine lever les bras, je suis désormais prête à reprendre le travail. J’ai trouvé mon sport, je regrette même de ne pas avoir commencé plus tôt ! C’est une très bonne dynamique, qui participe à un nouvel équilibre dans ma vie. Je ne me vois pas arrêter, j’en tire trop de bénéfices, ça m’amuse ! Beaucoup d’autres patientes n’avaient jamais touché de raquettes avant et sont restées. »

Pour en savoir plus :
https://www.fft.fr/jouer/le-tennis/tennis-sante

Triathlète aventurière - Journaliste du sport et sportive - Formation scientifique en sciences de la nature et de la vie - Rédactrice en chef adjointe