Les spécificités d’une course de nuit

Les spécificités d'une course de nuit
Les spécificités d’une course de nuit

« Courir la nuit, au cœur d’un immense ballet de frontales sur les crêtes des monts du Lyonnais est toujours, quelles que soient les conditions météo souvent hivernales, synonyme de magie », voici comment décrire la SaintéLyon en quelques mots. Cette course de nuit, aussi exceptionnelle qu’elle soit, attire un grand nombre de participants qui veulent se prêter à l’aventure nocturne. Un aspect qu’il ne faut pas négliger mais qui n’en fait pas une course extrême étant donné que votre corps s’adaptera très bien le temps d’une seule nuit…

Par Anne Odru avec le docteur Patrick Basset, directeur médical chez Dokever

Attention à la privation de sommeil

Même si l’adrénaline et l’enthousiasme nourrissent principalement le moteur des coureurs sur la SaintéLyon, le docteur Patrick Basset tient à mettre en garde face à la privation de sommeil qu’engendre cette course de nuit. « Il faut être très vigilant quant au dérèglement du nycthémère (espace de temps comprenant un jour et une nuit, soit 24 heures, et correspondant à un cycle biologique). Le corps est programmé d’une certaine façon et la privation peut chambouler cette programmation et devenir très grave dans certains cas. Il faut savoir que des études ont prouvé que passer plus de 20 heures sans dormir engendre un état d’ébriété. C’est pourquoi il faut augmenter son temps de sommeil au moins une semaine avant le départ et se surcharger en repos afin de bien remplir ses batteries. En cas de fatigue, on risque chutes et blessures alors qu’une bonne accumulation du sommeil en amont permet même d’améliorer sa performance. N’hésitez pas à abuser des siestes également… »

Préparez vous à la pénombre

« Il est préférable de s’entraîner un peu de nuit avant la course afin de tester son matériel et son habileté à courir dans le noir. Testez votre frontale et habituez vos yeux à la pénombre pour commencer. Le corps, lui, s’adapte très bien aux conditions de nuit, il faut juste éviter la fatigue centrale. La SaintéLyon ne dure qu’une seule nuit, ce qui n’est pas contraignant et ne nécessite pas de préparation spécifique, sauf en cas de recherche de grosse performance.

La récupération non plus n’est pas contraignante, il suffit de bien se reposer pendant 24 heures et on peut repartir au travail sans souci, voire en meilleure forme qu’avant la course grâce au bien-être que celle-ci vous aura procuré ! »

La SaintéLyon et le médical en quelques chiffres

En 2021 :

  • 15 000 coureurs ;
  • 300 soins et secours effectués ;
  • 150 interventions sur les postes de secours ;
  • 20 personnes redirigées à l’hôpital ;
  • 6 médecins, une dizaine d’infirmiers et une cinquantaine de secouristes.
Triathlète aventurière - Journaliste du sport et sportive - Formation scientifique en sciences de la nature et de la vie - Rédactrice en chef adjointe