Nathalie Dechy: “quand on aime le tennis, c’est pour la vie!”

Nathalie Dechy: "quand on aime le tennis, c'est pour la vie!"
Nathalie Dechy: “quand on aime le tennis, c’est pour la vie!”

À 42 ans, Nathalie Dechy a bien conscience de tout ce que le tennis lui apporte dans sa vie. Ce sport l’a boostée autant dans sa carrière sportive que dans son épanouissement personnel. Vainqueur de l’US Open et de Roland-Garros en double, c’est quand elle se faisait plaisir sur le court qu’elle était la plus performante. À la retraite depuis 2009 où elle est devenue maman, Nathalie Dechy aime à rappeler que son sport était avant tout « un jeu », bon pour la santé, aussi bien physique que mentale.

Nathalie Dechy, qu’est-ce que le tennis vous a apporté en tant que femme?

Nathalie Dechy: Ma carrière de joueuse m’a apporté beaucoup d’émotions. J’ai aimé que ce soit un sport d’affrontement où il fallait se battre et trouver des solutions pour gagner. Le match est la partie de ce sport qui me plaisait énormément. L’amour du travail était important également, surtout quand on se rend compte que ça paie sur le terrain. C’est un sport qui m’a donné confiance en moi à travers ma recherche de l’excellence. Je jouais mieux en allant chercher la notion de plaisir.

Qu’est-ce que ça vous a apporté physiquement et mentalement ?

Nathalie Dechy: Physiquement, ce n’était pas toujours évident, surtout petite fille quand j’ai commencé à prendre du muscle. Heureusement, j’ai toujours réussi à en parler pour mieux accepter cette différence et être fière de mon corps d’athlète. C’est important d’y faire attention car un corps bien travaillé, sans excès, est synonyme d’énergie.

Pourquoi avez-vous choisi ce sport ?

Nathalie Dechy: Grâce à mon père, je suis tombée dedans. Je viens d’une famille très sportive. J’ai aussi fait de la gymnastique mais c’est le tennis qui m’a le plus attirée. J’ai toujours pensé que j’avais eu de la chance d’accrocher avec ce sport. À l’INSEP, je passais du temps avec les autres sportifs mais je préférais le tennis car c’est un sport très abouti, surtout quand on parvient à passer pro. Je jouais des tournois tous les week-ends, il y a tellement de compétitions qu’on arrive vite à effacer les déceptions dès qu’on gagne.

Nathalie Dechy, comment avez-vous conjugué maternité et tennis ?

Nathalie Dechy: En 2009, je voulais arrêter. Alors, quand je suis tombée enceinte cette année-là, j’ai joué la saison jusqu’à mes trois mois de grossesse puis j’ai pris ma retraite sans regret. Je ne me voyais pas reprendre ensuite, j’avais déjà passé quinze ans sur le circuit. J’ai complètement arrêté de jouer pendant quelques années. J’ai eu trois enfants en cinq ans, c’est passé très vite ! J’ai préféré m’occuper de ma famille, même si j’ai joué le Trophée des Légendes plusieurs fois à Roland-Garros.

Et maintenant, vous pratiquez le tennis à nouveau ?

Nathalie Dechy: Je pratique désormais le sport pour mon bien-être mais plus de manière intense. Je fais de la course à pied et du Pilates qui sont des sports doux et bons pour la santé. Mes enfants jouent un peu au tennis mais ils sont multisports. J’ai grandi avec le sport et je ne m’en lasse toujours pas…

Était-ce une contrainte de pratiquer à haut niveau ?

Nathalie Dechy à Roland Garros en 2018, pour le Trophée des Légendes
Nathalie Dechy à Roland Garros en 2018, pour le Trophée des Légendes

Nathalie Dechy: Non, pas spécialement. C’était un choix et j’avais une responsabilité quant à ma réussite ou à mes échecs mais c’était voulu et j’étais contente de le faire. S’il fallait recommencer, je signerais de nouveau sans regret !

Quels conseils pourrait donner Nathalie Dechy aux femmes qui souhaitent s’y mettre ?

C’est un sport qui demande une certaine technique pour prendre du plaisir dans l’échange. Au début, ça peut paraître difficile, puis l’aventure commence avec les progrès. Il faut être patiente, et quand on aime le tennis… c’est pour la vie !

Photo : Julien Crosnier / FFT

Triathlète aventurière - Journaliste du sport et sportive - Formation scientifique en sciences de la nature et de la vie - Rédactrice en chef adjointe