L’ultra-trail est une pratique qui se démocratise, en grande partie grâce à l’UTMB®. Sur une épreuve de cette envergure, soit 170 km et 10 000 m de D+, la vitesse moyenne du coureur moyen est de 4,3 km/h (source LiveTrail) pour un temps de 40 heures. Cela correspond à +/- 288 000 pas sur l’épreuve, ou 144 000 pour le pied droit et 144 000 pour le pied gauche, sachant que les recommandations de l’OMS sont de 7 000 pas/jour. Il est ainsi plus aisé de comprendre l’impact des pieds sur les épreuves au long terme.
Par Olivier Garcin, pédicure-podologue, Responsable du Staff Podologique sur l’UTMB® depuis 2003
Ils constituent la majeure partie des pathologies du pied (17-40 % des pathologies d’ultra-marathons). Certes, cette pathologie n’est que peu problématique mais nous retrouvons jusqu’à 5 % de complications (infection, nécroses…). Les phlyctènes sont les pathologies les plus fréquentes dans le monde de l’ultra-trail.
Il est intéressant d’analyser aussi les impacts que peut provoquer cette insignifiante ampoule :
Elles se répartissent préférentiellement en regard des orteils pour +/-60 % des cas. Le mécanisme d’apparition n’est pas si simple que cela. La pression n’est pas forcément la cause : il y a plus de pression au talon et la majorité des ampoules se situent sur l’avant-pied. Le cisaillement entre l’os et la peau serait plus à l’origine de cette contrainte cutanée qui pourrait être majorée par une composante génétique avec un excès de sudation en regard du pied.
Différentes études abordent les aspects préventifs de l’ampoule, notamment celles de Lipman en 2014 et 2016 en appliquant un sparadrap sur les orteils. Cette intervention répond correctement à une utilisation en milieu désertique avec le sable, mais pas forcément en milieu humide où les collants peuvent vite devenir inutiles en se décollant… Une autre étude est en attente de validation « Evaluation of topical lemon application as a blister prevention method in ultra-trail (Blisters-stop 2) » dirigée par le Dr Corentin Tanné, mettant l’accent sur l’application du citron afin de tanner le pied. Les premiers résultats sont encourageants et mettent en avant l’efficacité de cette application pour limiter l’apparition d’ampoules.
De manière assez pragmatique, il est possible d’appliquer une crème anti-frottement en massage en regard des orteils avant le départ ; ne pas hésiter à s’arrêter 2-3 minutes dès que vous sentez une irritation au niveau du pied. Faut-il en appliquer sur tout le pied avant le départ ? Pas obligatoirement, une instabilité du pied dans la chaussure se fera ressentir. Il faut aussi parfaitement connaître son matériel avant une telle épreuve afin d’éviter tout désagrément. Pas d’expérience sur ce genre de course.
Attention, évitez d’appliquer ce type de crème si vous évoluez dans un milieu sablonneux, cela ferait une parfaite pierre ponce avec les effets néfastes sur votre pied ! Attention aussi à l’application de double peau (hydrocolloïde) en prévention ! Cela est peut-être efficace pour une partie de golf, mais très peu pour une course avec autant de contraintes. Ces pansements augmentent les forces de frictions/cisaillements. En effet, une ampoule se forme suite à une contrainte ; si un pansement trop épais est ajouté, la contrainte en est majorée et l’ampoule se forme de plus belle. Pour soigner la blessure, le staff devra retirer ladite double peau, ce qui donnera lieu à des conséquences néfastes.
En cas de phlyctène durant l’épreuve, il faut l’assécher et effectuer un pansement non iatrogène (qui ne crée pas de nouvelles pathologies). Pour assécher, l’éosine est le produit préféré des podologues sur les courses. Le problème est qu’elle colore la zone. En ce qui concerne le pansement, tout dépend de la zone à traiter, de la complication de la phlyctène et du kilométrage restant. Mais avant tout il ne faut pas faire de pli avec le bandage et pas de fin de pansement en plantaire, toujours pour éviter le côté iatrogène.
Conseils : Tannage citron, beurre de karité en amont de la course, connaissance de son matériel, traitement de l’hyperhidrose (si c’est le cas), noisette de crème anti-frottement en regard de la zone de frottement, la chaussette anti-ampoule n’existe pas, PAS DE DOUBLE PEAU, PAS DE CRÈME ANTI-FROTTEMENT DANS LE SABLE.
Ilssont extrêmement algiques avec la sensation d’avoir une fracture de la phalange de l’orteil.
Il s’agit souvent d’une rencontre fortuite entre le pied du coureur et une racine ou un caillou. Généralement, c’est le pied qui perd.
Une autre cause est le conflit des orteils contre le bout de la chaussure. Afin d’éviter ce désagrément, les vendeurs de chaussures peuvent conseiller deux pointures en plus. Ce n’est pas forcément une bonne idée car le pied n’aura plus le bon maintien dans la chaussure, ce qui entraînera un laçage plus serré et une mise en tension musculaire pour pallier l’instabilité générée. Cela aura pour conséquence des syndromes de compression nerveux ou vasculaires du cou-de-pied ou des risques de tendinopathie. La solution de ce conflit est tout autre : en effet, une bonne préparation musculaire des quadriceps pour encaisser les gros dénivelés négatifs et garder une technique de course optimum.
Le traitement, rapide et efficace, permet de limiter toute adaptation de course pour éviter les douleurs. Il s’agit de percer la plaquette unguéale et d’évacuer le sang, de nettoyer avec un produit antiseptique et surtout de réaliser un pansement compressif pour que le sang continue de s’évacuer dans une compresse et de replaquer l’ongle sur son lit.
Conseils : chaussure à la bonne taille, renforcement des quadriceps, regarder où vous mettez vos pieds.
Lorsque le pied est dans un milieu humide de manière prolongée, alors la peau se flétrit (comme la pulpe des doigts dans le bain). La différence, ici, est que le coureur va marcher dessus durant des heures, générant une sensation de brûlures plantaires. Ce phénomène peut être majoré par le port de chaussures non respirantes ne permettant pas une bonne ventilation du pied. Dans ce cas, le traitement est plus compliqué ; en effet, il faut attendre que le derme sèche à l’air libre ou à l’aide d’un sèche-cheveux. Le changement de chaussettes et de chaussures peut être conseillé. Un nettoyage du pied doit être effectué pour éviter que des détritus ne se mettent dans les fentes dermiques.
Éviter les chaussures imperméables, traitement de l’hyperhidrose, changer de chaussettes régulièrement
Dans tous les cas, avant une telle épreuve, il est fortement recommandé de consulter un pédicure-podologue 2-3 semaines avant la course afin de retirer les plaques d’hyperkératose (peaux mortes car, non, elles ne protègent pas forcément des ampoules) et de réaliser une bonne coupe d’ongles pour éviter les ongles incarnés et autres hématomes. Il est tout de même dommageable de devoir abandonner l’objectif d’une vie sportive pour une simple problématique d’ampoules ou de taille de chaussure.
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