En France, chaque année, 1500 cardiaques qui s’ignorent décèdent sur le terrain ! Explications et prévention pour pratiquer plus sereinement !
Le sportif devient vieux à partir de 40 ans. À cet âge, les plaques de graisse qui tapissent les artères du cœur commencent à s’exprimer. Elles peuvent se déchirer à l’occasion de l’augmentation de la pression artérielle inhérente à l’effort. Devant cette lésion tissulaire, le corps réagit en constituant une petite croûte. Malheureusement, à cet endroit, le caillot est malvenu.
MORT SUBITE DU SPORTIF QUADRA : UN INFARCTUS QUI DÉGÉNÈRE
Il bouche l’artère du cœur. Le muscle situé en aval ne reçoit plus d’oxygène. Il souffre énormément et pourra même nécroser, c’est un infarctus ! Mais, quand le cœur travaille intensément, en quelques secondes, il fait une crampe. Au lieu de se contracter harmonieusement, il se met à vibrer. Il ne parvient plus à propulser de sang. C’est la fibrillation ventriculaire. En l’absence de réanimation, dans 3 minutes, ce sera une mort subite !
Voyons dans un premier temps les conditions qui induisent la formation des plaques de graisse dans les artères du cœur, appelées « coronaires ». Certaines sont incurables… Ce sont votre sexe, votre âge et vos antécédents familiaux. Les hommes représentent environ 90 % des morts subites. Les hormones féminines assouplissent les tissus et notamment la paroi des artères. Mesdames, vous êtes bien protégées jusqu’à la ménopause. De fait, il faut attendre 50 ans pour que le cœur d’une femme ressemble à celui d’un homme de 40. Dans les années qui suivent, le risque s’élève rapidement jusqu’à rejoindre celui des hommes à 70 ans.
HOMME DE PLUS DE 40 ANS. FEMME DE PLUS DE 50 ANS
Il est pertinent d’indiquer que l’âge moyen de la mort subite du sportif est de 47 ans ! À partir de ce moment, la probabilité d’accident grave à l’effort régresse ! Les justifications sont de deux ordres : physiopathologiques et psychologiques. En effet, les plaques anciennes durcissent, se calcifient et deviennent plus stables. De fait, elles se déchirent moins à l’effort. En revanche, elles réduisent le calibre des coronaires et provoquent une mauvaise oxygénation du cœur à l’exercice. Le sportif a des douleurs intrigantes, il ralentit et consulte son médecin ! Sur le plan psychologique, l’âge avançant, il est possible que la sagesse s’installe. Le quinqua est devenu plus raisonnable, il force moins !
ÂGE MOYEN DE LA MORT SUBITE : 47 ANS
Vos antécédents familiaux pèsent lourd et injustement dans la balance. Il existe pléthore de gènes qui interviennent dans l’épaississement des coronaires. En pratique, si des membres de votre famille proche ont été victimes de crise cardiaque, surtout avant 50 ans, un bilan rigoureux et une stratégie préventive s’imposent !
CRISE CARDIAQUE DANS LA FAMILLE : PRUDENCE
Il existe des facteurs de risque que vous pouvez prévenir ou soigner : le tabac, l’hypertension artérielle, l’hypercholestérolémie, le diabète et le stress. Arrêter de fumer constitue un impératif si vous souhaitez faire du sport sereinement ! Contrôler votre tension et faire des prises de sang régulières également ! Enfin, limiter la pression émotionnelle est possible ! Face aux injonctions professionnelles, familiales et sociales, la méditation est plus qu’une mode ! Elle constitue une pratique scientifiquement validée apte à se décliner dans tous les aspects du quotidien.
TABAC, HYPERTENSION, CHOLESTÉROL, DIABÈTE, STRESS
Le jour J, quels sont les paramètres qui font décompenser une obstruction partielle des coronaires en mort subite du sportif ? Ils sont scientifiquement validés par de nombreuses études épidémiologiques. Une infection, notamment virale, provoque un syndrome inflammatoire généralisé qui fragilise les plaques de graisse et provoque un équivalent de courbature dans le muscle cardiaque. Voilà qui facilite la formation des caillots sanguins et les crampes du cœur. Alors, soyons clair : aucun effort intense si vous êtes malade !
INFECTION, COMPÉTITION, INTENSITÉ, ESSOUFFLEMENT, ACCÉLÉRATIONS, DÉSHYDRATATION, DÉSÉQUILIBRE MINÉRAL
La compétition et toute forme de dépassement de soi ravinent les artères et excitent le cœur. De façon voisine, on constate une augmentation exponentielle du risque au-dessus de 80 % des capacités cardiaques et au-delà du seuil de l’essoufflement. Les brusques accélérations provoquent des décharges d’adrénaline qui agitent le cœur. Le fractionné est plus délétère que la course à vitesse constante et le squash tardif du cadre fatigué et stressé reste emblématique de la mort subite du sportif. La déshydratation lors des efforts prolongés et les déséquilibres en minéraux engendrent volontiers des battements cardiaques irréguliers qui se transforment en fibrillation ventriculaire.
PENDANT UN EFFORT OCCASIONNEL OU EN REPRISE : RISQUE X 50
PENDANT UN SPORT RÉGULIER : RISQUE X 5
Enfin, puisque l’exercice physique sollicite le cœur, vous comprenez que votre probabilité de mort subite soit multipliée par 7 pendant le sport comparativement à votre risque au repos. Il s’agit d’une moyenne et ce chiffre mérite d’être modulé. En effet, vous concevez que l’habitude réduise la déstabilisation du cœur. Ainsi, si vous vous entraînez 3 à 4 fois par semaine, le surrisque n’est que de 5. En revanche, il est de 50 quand vous reprenez le sport ! En réalité, vous le constatez, le sport assidu divise par 10 le risque de mort subite à l’effort ! Alors, continuez !
Il ne tient qu’à vous de prendre en charge vos facteurs de risque évitables. Essayez à tout prix d’arrêter de fumer ! N’hésitez pas à vous faire aider pour lutter contre cette véritable addiction. Faites contrôler votre tension fréquemment. Concédez à une prise de sang régulière pour doser les graisses et le sucre. Tentez d’ajuster le curseur de votre stress. Là encore, un professionnel de santé spécialisé peut vous glisser quelques outils.
Ne faites pas d’effort quand vous avez de la fièvre. Ne cherchez pas en permanence la performance. Sachez mettre un dossard pour participer à la fête et vous balader en aisance respiratoire. Privilégiez les séances à intensité constante, préférez les fractionnés longs avec variations d’allures progressives.
Aspergez-vous quand il fait chaud ! Buvez régulièrement à l’effort, au moins 3 à 4 gorgées toutes les 30 minutes. Ajoutez un soupçon de bon gros sel gris et complet, contenant tous les minéraux de la terre et un peu de jus de fruits. Entraînez-vous régulièrement, au moins 3 à 4 fois par semaine.
VISITE MÉDICALE D’APTITUDE RIGOUREUSE ET INTERROGATOIRE EXHAUSTIF
Pliez-vous avec rigueur à la visite médicale d’aptitude. Prenez un rendez-vous spécifique. Ne demandez pas votre certificat en fin de consultation pour douleur au genou ! Il faut du temps pour procéder à un bilan consciencieux et exhaustif. Heureusement, l’entretien se révèle d’une rare efficacité. Certaines études lui confèrent une pertinence supérieure à de nombreux examens sophistiqués et coûteux. En effet, la mort subite du sportif… est rarement subite ! Dans la grande majorité des cas, en interrogeant l’entourage ou le patient ressuscité… c’est le terme utilisé par les réanimateurs…, on retrouve des symptômes avant le drame !
Il est possible pour votre médecin de les recueillir et de noter scrupuleusement l’absence de chacun d’eux. Si vous les percevez sur le terrain, l’arrêt de l’activité s’impose suivi d’une consultation médicale rapide. Il s’agit des pertes de connaissance, des malaises, des douleurs dans la poitrine, des battements cardiaques irréguliers et rapides mais aussi des essoufflements intenses et récents. Dans ces circonstances, un bilan cardiologique rigoureux et complet s’impose avant la reprise de l’activité.
PERTE DE CONNAISSANCE, MALAISE, DOULEURS DANS LA POITRINE, PALPITATIONS, ESSOUFFLEMENT INHABITUEL : BILAN CARDIOLOGIQUE
À partir de 40 ans pour les hommes et de 50 ans pour les femmes, il est d’usage de faire une épreuve d’effort si le sportif pratique intensément ou en compétition. Cette conduite à tenir répond au « consensus de Bethesda », une réunion d’experts internationaux, qui fait référence dans le monde entier. Cet examen consiste à pédaler ou à courir sur un tapis jusqu’à fréquence cardiaque maximum. Le cardiologue surveille votre ECG d’effort, à savoir le tracé électrique de votre cœur. Il détecte tout battement irrégulier ou toute trace de mauvaise oxygénation pour cause d’épaississement graisseux des coronaires.
HOMME DE PLUS DE 40 ANS, FEMME DE PLUS DE 50 ANS : ÉPREUVE D’EFFORT
Le spécialiste observe et enregistre l’évolution de votre tension artérielle afin de détecter des chiffres dangereux pour les petits vaisseaux du cerveau. Ce test n’est pas un sésame absolu et le bon sens reste le bienvenu. En effet, les plaques de graisse trop souples s’écrasent de temps à autre avec le flux sanguin puissant de l’effort. Elles n’altèrent pas toujours l’oxygénation du cœur. Pourtant, ce sont les mêmes qui se déchirent et font des caillots gravissimes ! La fiabilité de la procédure augmente avec l’âge du sportif… et l’interrogatoire reste essentiel ! Au moindre doute, votre cardiologue peaufinera le check-up : scanner des coronaires, enregistrement ECG 24 heures avec séance sur le terrain, IRM cardiaque, etc. Vous sortirez de cette procédure rassuré… ou soigné. À l’issue du traitement, le sport reprendra une place de choix dans votre vie… il redeviendra bénéfique pour votre santé !
LA MORT SUBITE DU JEUNE SPORTIF
Si le senior décède de ses plaques de graisse accumulée dans les coronaires, le jeune athlète peut être victime d’une anomalie cardiaque. Ce drame est bien plus exceptionnel mais il existe ! Il touche deux sportifs pour un million de pratiquants. Les mêmes symptômes doivent être recherchés de façon obsessionnelle. Ils sont beaucoup moins fréquents que chez l’adulte et la catastrophe est souvent inaugurale. Heureusement, une étude italienne démontre l’intérêt d’un ECG de repos
pour décrire la forme du cœur. De fait, la Société Française de Cardiologie du sport conseille cet examen après 12 ans, pour toute aptitude à la compétition. Au moindre doute, une échographie analysera plus finement la forme du cœur.
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