Chez le cycliste, la relation du couple homme-machine doit être la plus parfaite possible, dans le double objectif de la prévention des technopathies induites par une imperfection du geste et de l’amélioration du rendement mécanique du pédalage, donc de la performance.
Par le Dr Jacky Maillot – Directeur du pôle médical fédéral et médecin des équipes de France (Fédération française de cyclisme)
Le pédalage est un geste simple. Mais les impacts biomécaniques sont plus subtils et compliqués qu’il n’y paraît. La répétition du geste de pédalage peut induire, si ce geste est imparfait, des micro- traumatismes répétés. Ainsi, 100 km représentent environ entre 15 000 à 20 000 tours de pédales selon le braquet utilisé.
Il faut noter également le rôle important des muscles stabilisateurs du bassin lors des phases de poussée et de traction (grands droits abdominaux, carré des lombes, piriformes, glutéaux…).
Dans le cadre des technopathies du cycliste, nous devons distinguer deux tableaux cliniques :
À ce titre, nous pouvons constater un paradoxe entre un travail de recherche important effectué pour faire évoluer la machine lors des trois dernières décennies (matériaux constituant le vélo, poids, pédales, aérodynamisme, vêtements, casques…) et le peu d’intérêt porté aux troubles posturaux telles les dissymétries anatomiques et /ou fonctionnelles du cycliste (vraie ou fausse jambe courte, anomalies du morphotype patellaire, valgus, varus en statique, dynamique sur la machine…).
Ces adaptations fonctionnelles peuvent décompenser tôt ou tard, sources de pathologies que nous allons détailler. À ce titre, le genou, seule articulation libre du membre inférieur du cycliste, est l’articulation la plus exposée. Les gonalgies du cycliste les plus fréquemment rencontrées sont exposées ci-dessous.
Dans ce sport en décharge, les forces de compression chondrales sont faibles. Mais une chondropathie patellaire peut apparaître, en aggravation parfois d’un déséquilibre préexistant si :
Dans 80 % des cas, on peut noter un facteur positionnel (enthésopathie de la patte d’oie, biceps fémoral, tenseur du fascia lata). Dans ce cadre, il faut rechercher :
C’est tendinopathies sont rencontrées lors:
Il faudra savoir examiner le cycliste sur sa machine (home trainer), un examen clinique statique se révèle insuffisant.
En dehors de ces gonalgies, d’autres tableaux cliniques rencontrés sur le terrain peuvent être favorisés par des troubles posturaux :
Le dépistage de ces anomalies posturales par dissymétrie anatomo-fonctionnelle du cycliste se fera par :
Les corrections de ces dissymétries peuvent se faire par la conception de semelles orthopédiques thermoformées, dynamiques, adaptées avec mesure scientifique de l’impact de ces corrections. Parfois de simples cales type spacer (entre la cale et la chaussure) suffisent à la correction, coté membre inférieur court.
Le dépistage des troubles posturaux du cycliste, responsables de perturbations biomécaniques symptomatiques, devra se faire tout d’abord par un examen clinique statique, puis dynamique (cycliste sur sa machine) avec corrections adaptées
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