Frédéric Compagnon: “Le soutien sur le Marathon des Sables est exceptionnel”

Frédéric Compagnon: "Le soutien sur le Marathon des Sables est exceptionnel"
Frédéric Compagnon: “Le soutien sur le Marathon des Sables est exceptionnel”

Frédéric Compagnon est directeur médical du Marathon des Sables sur lequel il travaille depuis 20 ans pour la société « Doc Trotter ». Médecin urgentiste en région parisienne, il ne se lasse pas de venir sur la course mythique dans le désert et en autonomie qui réunit chaque année de plus en plus de participants. La solidarité présente sur le camp la rend encore plus exceptionnelle, mais elle ne pourrait avoir lieu sans l’assistance médicale qui veille sur la caravane à travers les paysages arides marocains.

Frédéric Compagnon, quel est le dispositif mis en place sur le Marathon des Sables ?

Frédéric Compagnon: Nous partons avec un staff composé de 46 personnes dont 18 médecins, 18 infirmiers, 9 podologues et une assistante administrative. Nous avons 8 véhicules motorisés et un hélicoptère répartis sur la course pour intervenir à tout moment.

Avec le nombre de coureurs qui augmentent depuis 20 ans, nous avons bien évolué. Nous avons à faire à des participants de mieux en mieux entrainés et qui connaissent bien les particularités de la course grâce à son succès. Leur matériel aussi évolue, comme le nôtre. Nous possédons désormais un échographe ainsi qu’un petit laboratoire sur place. Nous pouvons également mieux les conseillers sur l’hydratation.

Sur quoi le staff médical est particulièrement vigilant ?

Frédéric Compagnon: Le règlement spécifie qu’en cas de traitement chronique, le participant doit nous tenir informer afin que nous puissions nous adapter à son suivi. Nous vérifions ainsi directement avec son médecin traitant qu’il n’y ait pas de contre-indication à participer à la course et gardons un œil vigilant pour mieux prévenir des risques lors de la course.

Nous sommes également très attentif à la météo. Nous faisons un suivi toutes les 2 heures pour réagir en cas de conditions trop agressives. Nous avons raccourci une étape il y a 4 ans à cause de la chaleur.

Quelles sont les blessures les plus fréquentes ?

Frédéric Compagnon: Les ampoules ! Nous donnons énormément de soins à ce niveau-là, il s’agit même de la première cause d’abandon ! C’est pourquoi nous avons mis en place un protocole où nous transmettons nos conseils de préparations aux participants 4 mois avant la course. Notre équipe de podologues sur place est fidèle chaque année pour les soigner et les mettre en garde sur le risque que peuvent provoquer les ampoules graves. Certains ne peuvent plus marcher après la course ce qui peut avoir des conséquences importantes sur le quotidien.

Sur place nous proposons des pansements spécifiques et apprenons aux coureurs à gérer leurs soins sous la supervision des podologues. Nous mettons également en place un atelier de soin pour rappeler les bons gestes avant la course.

Y’a-t-il un accompagnement psychologique mis à disposition ?

Marathon des Sables

Frédéric Compagnon: Notre formation de médecin nous permet d’être à l’écoute et de bien accompagner les participants. Le plus de notre staff demeure dans le fait que beaucoup ont déjà couru le Marathon des Sables et savent donc gérer les émotions des coureurs.

Le désert, la chaleur, le sable… une course qui pousse les organismes à l’extrême, quels sont les plus gros dangers ?

Frédéric Compagnon: Beaucoup de coureurs oublient la crème solaire ! Les coups de soleil ne sont pas à négliger… Chaque année il y a de nombreuses brûlures aux mollets, pas grave mais à éviter… Certains participants souffrent psychologiquement des longues étapes dans les cailloux car ils sont venus cherchés du sable mou ici. Il faut également faire attentions aux piqures de scorpions et aux serpents qui peuvent traîner.

Quels conseils pouvez-vous donner à nos lecteurs pour les aider à se préparer à la prochaine édition ?

Frédéric Compagnon: C’est une course magnifique avec une superbe ambiance. Il faut être motivé pour en profiter et il est indispensable de se préparer longtemps à l’avance autant physiquement que mentalement. Le matériel est également un élément clé sur cette course. Sur le camp le soutien est exceptionnel, c’est ce qui en fait sa réussite.

Triathlète aventurière - Journaliste du sport et sportive - Formation scientifique en sciences de la nature et de la vie - Rédactrice en chef adjointe