La randonnée permet de rencontrer des végétaux apparemment comestibles. Leur cueillette n’est pas le but premier de l’activité mais en itinérance peut-être. Nous ne parlerons pas des champignons. Ce texte est inspiré d’un bulletin d’information de l’ANSES.
Par le Docteur Robert Lots – membre de la commission médicale de la FFRandonnée
Il y a une certaine stabilité des cas d’intoxication par confusion entre plante comestible et plante toxique, environ 260 cas par an. Les confusions sont possibles avec des feuilles, des bulbes, des fruits ou des baies ; plus rarement des fleurs, des racines ou des tiges.
La moitié des intoxications portent sur les bulbes, le marron d’Inde, les coloquintes ou les courges amères, l’arum, la ciguë (petite ou grande), le cytise, la morelle noire ou douce-amère. En cas d’ingestion accidentelle, tous les symptômes ne sont pas présents, mais ils sont d’autant plus nombreux et dangereux que les quantités toxiques prises sont importantes.
Une fois sur deux, on ne connait pas le mode d’obtention du produit toxique. Mais s’il est connu :
Le marron d’Inde confondu avec la châtaigne
Les bulbes confondus avec des bulbes comestibles (ail, échalote, oignon…)
Confusion entre coloquintes/courges amères et courges comestibles
Confusion entre fleurs d’acacias et fleurs de cytise
Confusion entre consoude et digitale
Confusion entre ail des ours et colchique
Confusion entre carotte sauvage et œnanthe safranée
Confusion entre persil et ciguë
Confusion entre racines de gentiane et de vérâtre
Confusion entre belladone et raisin ou baies comestibles
Confusion entre laurier-sauce et laurier-rose
Les boules de gui, de houx, les baies de lierre (saponosides), le muguet dont toutes les parties sont cardiotoxiques (saponosides), tous provoquent vomissements, sialorrhée (salivation), hypotension.
Les boules de gui contiennent de la viscotoxine. Ingérées, elles entraînent vomissements, hypersalivation… Elles peuvent être à l’origine d’hypotension grave, provoquer des troubles nerveux, des troubles de l’équilibre.
La viscotoxine n’a pas d’antidote. De rares cas mortels ont été répertoriés.
Les baies de houx sont plus difficiles à ingérer du fait de la présence de piquants à la surface des feuilles. Il y a les mêmes symptômes et la même toxicité qu’avec le gui, mais en moins grave.
Le lierre (hedera helix) est toxique de la tête au pied. Deux à trois baies suffisent à intoxiquer un enfant. Mûres au printemps, ces baies de 6 à 8 mm de couleur bleue, noire, ressemblent à des myrtilles. L’intoxication se traduit par des brûlures de la bouche avec hypersalivation puis vomissements et diarrhée. Des quantités importantes peuvent provoquer des hallucinations, des convulsions, un coma. Les tiges contiennent des polyuries très allergisantes. Couper le lierre ou l’arracher sans gants, peut provoquer des dermatites de contact, voire des crises d’asthme.
Le muguet. Toutes les parties de la plante contiennent des substances irritantes (saponosides) et des dérivés cardio-toxiques (bradycardie et hypotension). Effet comparable à celui de la digitale pourpre, mais seulement 10 % d’hétérosides passent dans la circulation sanguine.
Ce sont surtout des enfants de 2 à 4 ans qui mâchonnent les tiges ou les feuilles ou mangent une petite baie. Les symptômes d’intoxication se traduisent par des maux de ventre, des nausées, vomissements, voire une diarrhée ou des convulsions.
Malgré la documentation Internet ou papier, des confusions sont possibles pour les non-spécialistes en botanique ou en horticulture.
Les recommandations de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES) sont donc à respecter.
Si vous ramassez des plantes dans la nature :
Si vous ramassez des plantes dans votre jardin potager :
Au moindre doute après ingestion ou en présence de symptômes, digestifs ou autres, dans les heures suivant la consommation de plantes ramassées dans un potager domestique ou dans la nature, contactez sans délai un centre Antipoison.
Ils donnent des téléconsultations médicales gratuites, en urgence, 24h/24.
Pour toute situation liée à une intoxication, prenez avis et conseil auprès d’un centre Antipoison avant de consulter un médecin ou de vous rendre aux urgences.
ANGERS: | 02 41 48 21 21 | MARSEILLE: | 04 91 75 25 25 |
BORDEAUX: | 05 56 96 40 80 | NANCY: | 03 83 22 50 50 |
LILLE: | 08 00 59 59 59 | PARIS: | 01 40 05 48 48 |
LYON: | 04 72 11 69 11 | TOULOUSE: | 05 61 77 74 47 |
Références:
Plantes toxiques et plantes comestibles : attention aux confusions ! Aide-mémoire ANSES, 2020.
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