C’est à la mode mais c’est nouveau. Le cœur féminin est faillible et les médecins l’ignorent encore souvent. La surveillance cardiaque s’impose chez une moitié de l’humanité comme chez l’autre. Voilà pourquoi et comment…
Par le Docteur Sophie Duméry
La femme a toujours croulé sous le travail mais, pas de souci, le cœur féminin résiste à la charge. « Vous êtes favorisées, mesdames », clamaient les médecins mandarins ignorant la mortalité cardiaque desdites dames. On ne voit des chiffres que ce qu’on veut voir, surtout quand les décès cardiaques féminins sont l’opportunité de se remarier avec une épouse plus jeune… Ce dont témoignait vertement il y a trente ans le Pr Mireille Brochier, cardiologue, qui en a entendu de belles en réunions savantes. Décédée à 95 ans en 2019, cette femme a déployé une grande énergie pour garder les confrères et consœurs au fait de l’actualité, y compris celle qui concerne les femmes. Une voix dans le désert qui a trouvé une successeuse, tant cardiologue que présidente pendant un temps de la Fédération Française de Cardiologie : le Pr Claire Mounier-Véhier qui remue les médias avec constance.
Le Pr Claire Mounier-Véhier (cardiologue, CHU de Lille) est l’initiatrice de la Fondation « Agir pour le Cœur des Femmes » qui déploie des campagnes d’information et un Bus du Cœur des Femmes pour le dépistage itinérant des troubles cardiovasculaires féminins : 16 étapes urbaines lors de son tour de France 2024. La Fondation pousse à voir un cardiologue et propose un autoquestionnaire pour préparer sa consultation médicale et bien orienter le praticien. Ce document est téléchargeable ici : https://www.agirpourlecoeurdesfemmes.com/actualite/ coeur-des-femmes/Je-prepare-ma-consultation.
La santé cardiovasculaire féminine est un « juteux » sujet de santé publique, dont les chiffres doivent secouer l’inertie médicale et sociale.
L’Assurance maladie n’oublie pas non plus son couplet préventif, bien qu’une réduction de l’espérance de vie féminine soit une opportunité de réduire les dépenses colossales des prestations vieillesse. Une femme qui s’écroule dans la rue a moins de chances d’être correctement secourue par les passants qu’un homme : moins de massage cardiaque car on pense à tout autre chose qu’un arrêt cardiaque. Certains témoins évoquent la crainte de masser la poitrine d’une femme. D’autres pensent, à tort, que les seins gênent le massage cardiaque. Où la pudeur va-t-elle se nicher quand la vie est en jeu…
Dans les causes de décès en 2022 (Bulletin épidémiologique hebdomadaire du 8 octobre 2024), les maladies de l’appareil circulatoire, deuxième cause, ont entraîné 140173 décès, soit 20,8 % de l’ensemble des décès, dont 46,9 % d’hommes. Donc ? Les femmes sont majoritaires. Les causes cardiovasculaires sont les premières causes de décès chez les 85 ans et plus (plus de femmes à ces âges), soit de plus d’un quart des décès : 22,2 % pour les décès cardiaques et 22,5% pour les décès par AVC. Certes, à âge identique, la surmortalité masculine est presque triple (2,7) pour les maladies de cœur et multipliée par 1,3 pour les AVC. Mais cela n’implique nullement qu’il n’arrive rien aux femmes.
Les signes cardiaques féminins spécifiques sont discrets, trop discrets et les médecins n’y prennent pas garde. Un article a traqué en intelligence artificielle (IA) les erreurs de diagnostic dans plus de 500000 dossiers biologiques et génétiques de Grande-Bretagne. Le résultat est funeste, surtout pour les femmes alors qu’il s’agit de diagnostics simples. Par exemple, l’hypertension artérielle, facteur de risque bien connu, est diagnostiquée chez 32,5 % des hommes alors que 52,3 % remplissent les critères hyperconnus du diagnostic : pression systolique (chiffre du haut) supérieure ou égale à 14, pression diastolique (chiffre du bas) supérieure ou égale à 9. Pour les femmes, c’est pire : 26,6 % sont diagnostiquées alors que 40,2 % remplissent les critères du diagnostic. Autre exemple pas rassurant : un trouble du rythme cardiaque qui nécessite un stimulateur cardiaque pour éviter un décès est un diagnostic rarement fait : 0,81 % chez les hommes alors qu’ils sont 12,8 % à remplir les critères à l’électrocardiogramme, et 0,18 % chez les femmes alors qu’elles sont 5,4 % à remplir ces critères. Donc, les femmes sont deux fois moins repérées que les hommes. Malheureusement, l’IA au cabinet médical ne réduit pas les erreurs d’appréciation, parce que les critères qu’elle mouline ne sont pas différenciés entre hommes et femmes.
On le rabâche parce que c’est vrai : l’activité physique, c’est bien tous les jours, surtout pour le cœur. Dans une étude qui a suivi des femmes américaines de plus de 65 ans, l’activité physique comparée à une vie sédentaire réduit l’incidence de l’insuffisance cardiaque de façon proportionnelle. L’activité quotidienne moyenne durait un peu moins de 6 heures et la sédentarité moyenne a duré un peu plus de 10 heures par jour. Le nombre moyen de pas a été de 3133 par jour. C’est peu mais il en ressort que l’activité physique supérieure à 6 h 40 par semaine est associée à un bilan biologique meilleur (risque cardiovasculaire) et une meilleure perception de sa santé. L’insuffisance cardiaque survient à un âge plus avancé, avec des maladies chroniques, en particulier cardio-métaboliques, et une mauvaise perception de sa santé. Une sédentarité élevée est associée non seulement à n’importe quelle insuffisance cardiaque mais surtout à celle dite « à fraction d’éjection préservée » qu’on ne sait pas traiter. Finalement, une augmentation de 33 minutes quotidiennes d’activité physique modérée à vigoureuse réduit le risque d’insuffisance cardiaque de 16 %. Ce n’est vraiment pas la mer à boire aussi longtemps qu’on peut.
On a le droit de dormir mais pas de paresser au fauteuil et sur le canapé. Les écrans sont néfastes à cause de cela : on se perd dedans sans bouger. Les femmes y sont sensibles parce que le premier signe de sédentarité excessive est la prise de poids, surtout quand les écrans sont associés au grignotage. Or, la graisse est une usine toxique qui produit des molécules inflammatoires en quantité industrielle. Cette marée inflammatoire attaque tous les organes, du foie au cerveau en passant par le cœur. Moins de gras, plus de joie. L’inflammation cérébrale rend triste et déprimé. Mauvais karma ! Car les femmes étant généralement plus réactives aux émotions, celles d’autrui et les leurs, elles souffrent plus de stress biologique. Et ça peut les tuer très officiellement.
Spécialité féminine (91 % dans une étude écossaise récente), le Tako Tsubo désigne un syndrome cardiaque mimant un infarctus du myocarde. Il est immédiatement moins fatal et les patientes récupèrent après avoir affolé l’entourage ; mais la mortalité à cinq ans est de 25 %, très supérieure à celle de la population générale et proche de la mortalité des maladies cardiaques. Et ces décès « tardifs » cardiaques sont insensibles aux traitements classiques de l’infarctus. Zut alors ! Le Tako Tsubo est appelé le « syndrome du cœur brisé » ou « cardiomyopathie induite par le stress ». On le confond malheureusement avec un malaise nerveux vagal puisqu’il survient lors d’une violente émotion psychique ou physique. Dans ce cas, on dit « c’est une femme, elle est ménopausée ça la travaille, la sensibilité (exacerbée, gnagnagna) »… Restons calme. Or, c’est surtout chez les femmes ménopausées que survient le dangereux Tako Tsubo, même si les hommes et les enfants peuvent en souffrir. Le piège est que personne ne pense à l’infarctus, même pas le médecin. De fait, ce n’est pas un infarctus du myocarde dans les règles, le fourbe ! Le cœur est sidéré face au stress de trop, qui aurait pu être anodin en d’autres circonstances. Sous l’effet d’une libération massive d’hormones de stress, une partie du cœur ne se contracte plus. Les femmes sont les premières victimes parce que leurs artères très sensibles aux hormones du stress se ferment, encore plus à la ménopause quand elles perdent la protection des hormones féminines (œstrogènes). Les symptômes les plus fréquents : essoufflement (œdème pulmonaire lié à l’insuffisance cardiaque), douleur brutale dans la poitrine en étau mimant l’infarctus myocardique, irradiant dans le bras et la mâchoire, palpitations, perte de connaissance, malaise vagal qui suit l’événement : la conséquence mais pas la cause ! Pour Claire Mounier-Véhier, une femme de plus de 50 ans, ménopausée, en situation de rupture sociale, personnelle et/ ou professionnelle ne doit pas sous-estimer les symptômes liés à un stress émotionnel aigu. En voici un exemple : une femme sexagénaire reçoit l’annonce inopinée de son licenciement par un coup de téléphone sec. Elle fait un Tako Tsubo dans l’heure suivante et… devient une révélation pour les étudiants du service de réanimation cardiaque où elle atterrit. Le Tako Tsubo nécessite une hospitalisation d’urgence en unité de soins intensifs cardiologiques (USIC) pour limiter les complications graves. Autant dire que l’appel du 15 est primordial. Comme dans l’infarctus du myocarde, chaque minute compte.
Comme celui d’un homme. Le médecin cherche les mêmes signes d’alerte : niveau d’activité physique et de sédentarité, avance en âge, antécédents personnels (ménopause provoquée ou pas) et familiaux (de quoi meurt-on dans la famille), le risque cardiovasculaire (facteurs de risque tels que tabac, diabète, etc.). Et le ressenti qui n’est pas comme d’habitude, surtout pendant la pratique sportive (baisse de régime et de performance).
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