Et si votre cycle menstruel était votre allié ?

Et si votre cycle menstruel était votre allié
Et si votre cycle menstruel était votre allié ?…

Entraînez-vous comme une femme – pas comme un homme (Thierry Souccar Éditions) est un livre écrit par Émilie Rimbert, triathlète ayant participé au championnat du monde d’Ironman® à Nice en 2024. Ce guide sportif novateur est le premier à intégrer les spécificités hormonales féminines pour optimiser l’entraînement et améliorer les performances des femmes dans divers sports. Préfacé par Juliana Antero, éminente chercheuse à l’INSEP et responsable de la section FEMPOWER, cet ouvrage remet en question les principes d’entraînement universellement appliqués aux hommes et propose une approche personnalisée pour les femmes. Émilie nous en dit plus sur ce sujet encore trop méconnu, à tous les niveaux.

Émilie Rimbert, d’où vous est venue l’idée d’écrire ce livre ?

J’ai constaté une certaine désinformation par manque de précisions. J’ai fait face à un véritable manque de connaissances sur le cycle menstruel alors qu’il faut commencer par comprendre qu’il n’y a pas de règle ; toutes les femmes sont différentes tout comme leur cycle. La prise de conscience peut être un véritable levier pour elles.

De mon côté, j’ai étudié mes ressentis pour mieux me comprendre. Avant, je me comparais beaucoup aux hommes, ça m’a permis d’analyser et de comprendre mes envies et tout ce que je ressentais pendant mon cycle. Ça fonctionne un peu comme les saisons, c’est ce constat qui a donné du sens à mon quotidien. Je peux mieux planifier quand faire quoi pendant mon cycle et me servir des différentes phases pour en tirer profit.

Quels sont les facteurs importants à prendre en compte en tant que femme ?

Les hormones ont un impact sur nos muscles et nos tendons. C’est grâce aux hormones que nous recrutons plus et mieux les lipides que les hommes. Il faut adapter les entraînements au cycle car ce n’est pas un handicap ! Nous bénéficions de 3 semaines de montée en charge et d’une semaine de décharge. Bien sûr, nous ne pouvons pas faire coller les dates de compétitions à notre cycle mais nous sommes en mesure de performer tout le temps.

En revanche, ne plus avoir ses règles est très dangereux pour la santé, c’est un problème dans le sport de haut niveau où la perte de poids peut provoquer de lourdes conséquences hormonales.

Y a-t-il des progrès à faire sur ce sujet ?

Lorsque nous n’avons plus de règles, nous affaiblissons les os. Les hormones sont indispensables pour éviter les blessures et veiller au bon fonctionnement du corps féminin. Il faut réagir en fonction du ressenti et du changement du corps. C’est un outil puissant qui peut servir de carnet de bord. Il reste encore beaucoup de travail à faire car toutes les femmes ne sont pas au courant de leur cycle. Les syndromes prémenstruels (douleurs, fatigue…) peuvent être très lourds mais ça se travaille et il existe des solutions pour les surmonter.

Comment gérez-vous vos entraînements et votre activité physique en général ?

Mon entraîneur planifie mes séances à la semaine, on travaille sur des microcycles. Il me propose toutes les séances que je vais placer dans ma semaine en fonction de mon cycle et de mon ressenti. On monte en charge en cohabitation avec mon cycle avec plus de récupération en fin et début de cycle. On adapte également la musculation et le cardio en fonction de mon ressenti.

Quels sont vos projets ?

Je vais faire 3 triathlons sur 3 jours : 1 court, 1 long et 1 moyen. C’est un travail de gestion et de variation d’allures très intéressant. Je continue également de donner beaucoup de conférences et de formations sur la spécificité du cycle hormonal chez les femmes. Il y a de la demande de la part des ligues sportives sur ce sujet et j’ai des retours très positifs des personnes qui me sollicitent. Il y a un véritable impact très intéressant à travailler pour moi. 

Triathlète aventurière - Journaliste du sport et sportive - Formation scientifique en sciences de la nature et de la vie - Rédactrice en chef adjointe